Verite

La VÉRITÉ


En langage courant  nous disons qu’une chose est vraie quand elle correspond à la réalité et qu’elle est affirmée par une personne sincère. Est fausse ou inexacte une affirmation sans fondement réel. Nous qualifions de mensonge ce qu’une personne affirme  tout en sachant fort bien qu’elle dit le contraire de ce qu’elle sait ou de ce qu’elle pense..

Normalement, nous donnons notre assentiment à ce que nous pensons vrai, sincère, véritable. En principe, nous  refusons la confiance aux personnes dont nous mettons en doute la bonne foi: Et enfin, nous refusons généralement de croire ce que nous savons faux.

La Bible emploie le mot vérité dans ce sens objectif de réalité dévoilée, connue et correspondant au réel.

Mais la Bible ajoute un élément capital de la vérité plénière. Est  vérité  ce qui demeure: ce qui était hier et qui sera demain. Est véritable celui qui ne modifie jamais son rapport à  la vérité, celui dont on est toujours certain qu’il dit  la vérité.

D’où les deux convictions de base dans la Bible:  c’est Dieu, et lui seul, qui est la vérité définitive. Et Jésus , parce qu’il est Dieu, est “la Vérité” en personne.

Par le fait même, Jésus mérite totale confiance: il a droit à notre foi.

Comme Dieu, il est un roc: en lui nous ne trouvons jamais l’ombre d’une erreur. Croire ce qu’il sur Dieu, sur les réalités de l’existence, depuis  la naissance jusqu’à la résurrection, c’est avoir l’assurance de penser en vérité, d’adhérer à la réalité, hier, aujourd’hui et demain.

“Celui qui fait la vérité vient à la lumière”, dit Jésus. Comprenons bien cette manière de parler. Faire la vérité, ce n’est pas la fabriquer, l’inventer: c’est s’engager dans une relation avec Dieu, agir selon les pensées de Dieu, selon la bonne nouvelle du Christ.. Faire la vérité, c’est donc avancer vers la lumière. “Et la vérité vous rendra libres”, ajoute  Jésus.

Vérité,liberté, foi, assurance, stabilité: toutes ces composantes se tiennent . Elles viennent  de l’Esprit du Christ. Elles créent de la lumière, de la vie, de l’amour.

Par contre: la fausseté, l’esclavage, la perte d’assurance et de stabilité cassent le rapport à la sprte de mort intérieure.


Ecoutons maintenant quelques paroles bibliques.

“Celui qui pratique la justice et dit la vérité de son cœur...jamais ne chancellera” (Ps 15.2)

“ ...immuables à jamais; les jugements de Yahvé sont vérité, équitables toujours” (Ps 19.10)

“En vérité, en vérité je vous le dis...” Ainsi commencent les affirmations importantes de Jésus dans les évangiles, des dizaines de fois: “littéralement: “Amen,amen  je vous le dis”: amen signfiant ce qui est stable, solide, ce qui tient la route dirions-nous...

“Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père sinon par moi” (Jn 14.6).

Paul écrit aux Romains en parlant de ceux qui refusent Dieu : “Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, adoré et servi la créature de préférence au Créateur” (Rom 1.25).

Déjà, Pilate, le romain, avait dit :” Qu’est-ce que la vérité?”

“Celui qui aime met sa joie dans la vérité” ( I Cor 13.6)   

“Nous n'avons aucun pouvoir contre la vérité ; nous n'en avons que pour la vérité” ( 2 Cor 13.8).

“Si nous vivons selon la vérité et dans la charité, nous grandirons de toutes manières vers Celui qui est la Tête, le Christ” (Eph 4.15)

“Dieu... veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité” (1 Tim. 2.4)

Ces paroles étaient vraies il y a 20 siècles: elles le demeurent aujourd’hui.

Ce serait formidable si tout le monde, aujourd’hui, se mettait à aimer la vérité, à la dire et à en vivre.. 

Faisons-le pour notre part.


 

 

 



La  VIE


L’une des grandes réflexions de la Bible concerne la vie et la mort : chaque mot est employé environ 1300 fois.. Pourquoi ? Parce que toute personne a reçu la vie et  s’achemine inéluctablement vers la mort: voici deux évidences biologiques.

Mais la Bible s’intéresse d’abord au sens de l’existence: elle n’hésite donc pas à parler des vivants comme de personnes spirituellement vivantes ou spirituellement mortes. D’où l’importance d’examiner les mots hébreux ou grecs qu’elle choisit et le contexte dans lequel ils sont employés. Si nous ne pensons qu’à la mort et à la vie biologiques, beaucoup de phrases deviennent pour nous soit incompréhensibles, soit franchement stupides.

• Dans un premier sens, vivre, c’est respirer, avoir en soi l’haleine de vie: mourir c’est rendre le dernier souffle. L’origine de la vie, c’est Dieu qui a insufflé l’haleine de vie. dès le premier vivant et lui a donné pouvoir de le transmettre de génération en génération.

• Tout aussi concrètement, le sang constitue l’autre élément de la vie. Répandre le sang, c’est tuer la vie. Pour cette raison, l’AT interdit de manger la chair avec le sang. Quand on immole un animal pour les sacrifices, on recueille le sang pour le répandre sur l’autel qui représente Dieu, l’auteur de la vie. Quand Moïse veut sceller l’alliance avec Dieu, il répand une partie du sang sur l’autel et l’autre sur le peuple qui accepte l’alliance proposée. L’expression “la chair et le sang” désigne la personne laissée à elle-même,  “née de la chair et du sang”.

• Bien souvent, la Bible attire l’attention sur la conscience, sur le sens de l’existence. Ezéchiel dit ainsi :toute personne faisant le bien vit: toute personne se mettant à faire le mal meurt. Et si elle change de comportement, elle recommence à vivre. (Ez 18). Bien évidemment, ici, la Bible déborde largement le biologique pour parler d’une orientation spirituelle.. Dieu exhorte les humains à choisir la vie et le bonheur en refusant de choisir la mort et le malheur. (Deut 30). Dieu aime l’homme vivant; il est désolé quand il voit des personnes choisir la mort, autrement dit une existence sans aucune dimension intérieure.


• Jésus parle  de la vie selon l’un ou l’autre de ces significations. Quelques exemples.

1.Pour vivre il faut évidemment disposer de moyens de subsistance: nourriture, argent. D’où la nécessité de partager ces moyens pour ne pas laisser les pauvres dans le besoin. Beaucoup de textes bibliques demandent aux croyants de se montrer généreux dans cette répartition comme preuve de l’amour envers les proches, spécialement les plus démunis. Nous voici au plan du biologiqu, déjà très lié au sens de la relation spirituelle dans  l’utilisation de nos  avoirs..

2. Jésus invite l’être humain à ne pas se préoccuper d’abord des biens de consommation. “Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il en vient à ruiner sa vie , son âme?”(Mat 16.25). Le mot grec sous-jacent est alors “psykè” d’où est venu “psychologie”, ce qui habite notre coeur, notre âme, notre orientation d’existence. Jésus affirme donc: “Qui veut sauver sa vie la perdra. Qui la perdra à cause de moi la sauvera” (Mat 16.25) Ou encore: “Qui aime sa vie la perd et qui n’en tient pas compte (la hait) en ce monde la conservera en vie éternelle”. (Jn 12.25) . .

3.Dans l’expression “la vie éternelle” apparaît un troisième mot grec: zôè. C’est le mot le plus utilisé dans le nouveau testament pour parler de la vie. Le contexte est capital pour  comprendre  s’il s’agit de vie terrestre, biologique, que nous avons en commun avec les animaux (zoologie) - ou de la “vie éternelle”, cette qualité de l’âme donnant une dimension définitive à nos choix de vie. Cette vie éternelle comporte la foi en Jésus, fils de Dieu, l’amour de Dieu et des frères, et l’espérance d’une existence par-delà la mort physique.

“Je suis la résurrection et la vie, dit Jésus à Marthe, qui pleure le décès de Lazare. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Et tout vivant qui croit en moi ne mourra sûrement pas pour l’éternité”. (Jn 11.25-26)

Quand Jésus affirme: “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis”, (Jn 15.13) il parle de l’amour  qui lui donne la force psychologique de consacrer son existence au service de la foi et du salut des humains. Par amour, il transmet toutes les pensées de son Père qui le font vivre, toute sa psychologie pour qu’elle éclaire les croyants. Par amour, il a le courage de livrer librement sa vie entre les mains des pécheurs  tout en sachant qu’ils réclameront sa mort.

A Nicodème, Jésus dit: “Il faut être engendré d’en haut. Ce qui est engendré de la chair est chair.Ce qui est engendré de l’Esprit est Esprit”(Jn 3.6) . Façon de dire que nous avons deux vies: celle reçue de nos parents, et celle que l’Esprit de Dieu développe en nous. Celle-ci demeure éternellement, tandis que la première disparaît avec la mort terrestre.


Nous pouvons ainsi mieux comprendre ce que Jésus dit sur l’eucharistie. Il se proclame  pain donné par Dieu pour nourrir notre âme, notre sens des choses de la vie humaine. En écoutant ses paroles, en les mâchant dit l’évangile, nous devenons croyants, nous vivons de la foi.(Jn 6.59) En communiant à sa personne, autrement dit à  “sa chair et à son sang”, nous développons  notre vitalité spirituelle et religieuse. Le dynamisme incroyable de son amour nous est donné  dans le Pain et le Vin de l’eucharistie. En les “mâchant”, la vigueur du Christ toujours vivant nous devient intérieure, et nous  entrons dans la Vie même de Dieu. Il demeure en nous,  nous demeurons en lui. Chaque eucharistie  développe le germe de la vie éternelle en celui qui cherche à vivre selon la foi..En communiant avec nos frères et soeurs nous resserrons avec eux nos liens d’affection fraternelle, d’unité, de partenariat, et nous recevons la force de pardonner à ceux qui nous ont blesés, offensés, fait du mal.

Ultime conseil: quand vous lirez désormais les mots “vie” ou  “vivre”, et les expressions dérivées, “aimer la vie” “donner sa vie”, décuplez votre attention. Vous en serez alors persuadés: la Bible est bien une formidable invitation à la Vie  Jamais elle ne cultive l’instinct de mort.


“Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime”. Cela ne signifie pas en premier lieu proposer de mourir pour eux. Il s’agit de livrer, de donner tout ce qui habite notre âme, les pensées qui nous font vivre et croire, de transmettre les secrets de notre bonheur de vivre pour que d’autres puissent en bénéficier. Il ne s’agit pas de s’immoler, mais de  se consacrer à ce qui fait vivre ceux qu’on aime. Cela, nous le pouvons, jour après jour. Le Christ l’a fait. Il nous invite à pratiquer le même amour..





“Par la loi je suis mort à la loi. afin de vivre pour (à) Dieu.

Avec le Christ j’ai été crucifié (mis à mort)

Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi.

Ce que je vis maintenant dans la chair  je le vis dans la foi.au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi”  (Gal. 2. 19-20) . 


Vocation

Si quelqu’un montre des aptitudes particulières pour exercer certaines professions demandant un grand investissement psychologique et relationnel on dit souvent qu'il exerce son métier comme une "vocation".

La Bible transforme assez radicalement les perspectives. On y trouve seulement 3 fois le mot vocation mais plus de 700 fois les termes appel, appeler. Et c’ent Dieu qui prend l’initiative d’appeler, laissant à chaque personne la liberté de répondre oui ou non.

Dans l’ancien testament  Dieu appelle, interpelle, s’adresse à tel ou tel pour lui confier une mission: de  chef, comme Moïse, de prêtre comme Aaron, de prophète comme Isaïe ou Ezéchiel. Jésus fait de même en appelant des disciples parmi lesquels il choisira douze hommes qu’il enverra.

La  vocation prend la forme d’un mouvement à trois temps: Jésus choisit, il appelle nommément et il envoie en mission. Trois expressions avec des contenus précis: “Toi, oui toi!” - “Viens à ma suite” - “Va, je t’envoie pour faire ceci ou cela au bénéfice des autres”.


Jésus   appelle selon des priorités qui lui sont chères:”Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs” (Mt 9.13) Au festin des noces Dieu appelle des pauvres  et des estropiés qui vont répondre oui: ils remplaceront les premiers invités qui ont répondu non. Car “beaucoup sont invités mais peu sont élus” (Mt 22.14), le mot élus signifiant plutôt “choisis”.

Les apôtres de Jésus ont encore élargi l’emploi du mot vocation, ou plutôt appel. Ils choisissent Paul et Barnabé pour “l’oeuvre à laquelle le Seigneur les a appelés” (Act 13.2) Paul rappellera souvent qu’il a été appelé pour annoncer la Bonne Nouvelle du Christ aux non-juifs. Il adressera ses lettres à ceux et celles qu’il qualifie d’appelés, d’élus, de choisis par le Seigneur auquel ils ont répondu oui en devenant croyants. Pierre dira aux chrétiens : “vous êtes appelés à  des ténèbres à l’étonnante lumière” venant de Dieu. “Vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, vous êtes mainenant le peuple de Dieu; vous qui n’viez pas obtenu compassion, vous avez maintenant obtenu compassion” (1 Pierre 2.9-10)

Rien n’est donc plus largement répandu que la vocation, l’appel à devenir disciples du Christ. Tous sont appelés, mais tous ne répondent pas oui à cette vocation de base, fondement des vocations plus spécifiques.

L’appel à devenir saints, à ressembler à Dieu, telle est la vocation de tout chrétien.

L’appel à aimer et à fonder un couple selon le dessein de Dieu, voilà une vocation courante, un appel lancé à la plupart des hommes et des femmes 

Parmi cette foule d’appelés, Dieu choisira “ceux qu’il veut” pour des missions particulières au service des autres, pas seulement de leurs frères et soeurs chrétiens.

Pour tous, la révélation biblique rappelle que Dieu garde l’initiative, que la vocation est un appel gratuit, que Dieu donne les aptitudes  en même temps qu’il envoie en mission. Nulle part la vocation ne ressemble à un droit. Même les plus oubliés ou les plus méprisés sont appelés. Personne ne peut se glorifier d’avoir été appelé. Chaque appelé doit s’en remettre à l’Esprit de Dieu pour accomplir fidèlement la mission qui lui fut confiée.

C’est cela, la grandeur et le bonheur de la réponse à sa vocation.









Appel


Les termes « appel » et « appeler » sont attestés environ 700 fois dans l'AT et le NT. Appeler (« invoquer ») le Seigneur (Genèse 4:26), c'est demander sa protection. Dieu appelle certains au service (1 Samuel 3:4), ce qui comporte une relation étroite avec lui dont il prend l'initiative. Esaïe 43:1 montre que Dieu appelle Israël à être son peuple, il lui assigne une tâche et lui promet sa protection. Dans le NT, il est question de l'appel (ou vocation) que Dieu adresse aux hommes  en Christ » (Philippiens 3:14), pour qu'ils lui appartiennent (1 Pierre 2:9). Dans les lettres de Paul, Dieu appelle au salut (2 Thessaloniciens 2:13s.), à la communion (1 Corinthiens 1:9) et au service (Galates 1:15s.); ceux qui répondent sont les « appelés » (1 Corinthiens 1:24). Dans Matthieu 22:14, Jésus fait la distinction entre « les appelés » (ceux qui entendent) et « les élus » (ceux qui répondent).


Voir aussi ÉLECTION; PRÉDESTINATION.