Marc ouvre son témoignage sur Jésus par les mots-clés dont il fera découvrir progressivement le vrai sens.
Commencement: début, principe, origine.
Bonne Nouvelle: annonce positive, agréable, source de Joie sainte, évangile.
Jésus: Nom d'un humain de Nazareth, qui se présentera comme Fils d'homme et auquel sera donné le Nom même de Dieu, parce qu'il sera finalement reconnu comme Fils de Dieu.
Christ: décalque du mot grec christos, oint, celui qui a reçu l'onction, chargé d'une mission de sauveur.
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Brève citation d'un texte hyper connu du prophète Esaïe: préparez le chemin du Seigneur (Es 40,3).
Un certain JEAN le Baptiseur (celui qui plonge les volontaires dans une eau de purification) proclame la nécessité d'une remise en question des pensées et des comportements pour rendre droit le chemin par lequel le Seigneur pourra entrer dans l'intime des consciences. Une conversion, un retour vers Dieu, une révolution spirituelle. Qui ouvre la voie du pardon des péchés pour reprendre la marche du bon pied après une stagnation! Une guérison de la paralysie religieuse.
Ce JEAN parle avec la fougue des prophètes, ces porte-Parole de Yahvé. Il secoue une religion endormie. Il annonce du neuf: une plongée dans l''Esprit Saint, une irruption de Dieu qui sanctifiera ceux qui s'y ouvriront.
Aussi Jean est-il habillé comme un prophète, mangeant comme un homme du désert, (rappel du lieu historique où le peuple fut appelé à se convertir pour conquérir la vraie liberté).
*
Et voici qu'arrive Jésus, au bord du Jourdain, venant de Galilée, plus précisément de Nazareth...et non pas de Jérusalem ou de son Temple.
*
Suprême concision ! 9 versets à méditer en pesant chaque mot. Marc livre ainsi toutes les clés pour comprendre la suite.
Et si vous avez 90 minutes de liberté, maintenant, lisez, sans vous arrêter l'ensemble de cette Bonne Nouvelle. Vous serez conquis par la vigueur de Marc, celui qui témoigne après avoir évangélisé avec Paul et avec Pierre.
Ce JEAN parle avec la fougue des prophètes, ces porte-Parole de Yahvé. Il secoue une religion endormie. Il annonce du neuf: une plongée dans l'Esprit Saint, une irruption de Dieu sanctifiant ceux qui s'y ouvriront.
*
Aussi Jean est-il habillé comme un prophète, mangeant comme un homme du désert, (rappel du lieu historique où le peuple fut appelé à se convertir pour conquérir la vraie liberté).
Jean aurait dû assumer son rôle de prêtre du Temple, puisqu'il était prêtre par sa naissance.
Mais sa mission n'était pas le culte: l'ange Gabriel l'avait décrite ainsi: "Il fera revenir de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu...avec la puissance d'Elie, pour faire revenir le coeur des pères vers leurs enfants, ramener les rebelles à la sagesse et préparer au Seigneur un peuple bien disposé" (Luc 1, 16-17) (Voir dans Michée le rôle du Grand Messager du Seigneur, Mic 3,1--4 et 23-24)
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Et voici qu'arrive JESUS, au bord du Jourdain, venant de Galilée, plus précisément de Nazareth. Comme Jean, il ne vient ni de Jérusalem, ni du Temple, ces lieux saints du Judaïsme. Il vient des confins de la religion, proches du monde païen.
Pleinement solidaire des humains, il se mêle à la foule confessant ses péchés: il se fait purifier dans le Jourdain.
Et pourtant, le péché n'a sur lui aucune prise: l'Esprit Saint plane sur lui et le fait vivre (comme la colombe annonçant à Noé la fin du déluge et le renouveau de la vie).
Homme en tous points, il vient d'En-Haut: les cieux ouverts en sont le symbole.( Is 63,19)
Et une Voix du Ciel proclame la Vérité sur Lui: "Tu es mon Fils bien-aimé, en toi je trouve ma joie" (relire Isaïe ch 40 à 42).
Tous les humains peuvent être appelés fils de Dieu: ce Jésus l'est d'une façon plénière, exceptionnelle.
Cet homme est un vrai fils d'Israël, membre du peuple choisi: testé par l'opposant à Dieu, Satan, il se révèle entièrement fidèle au Seigneur.
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Marc nous a dit l'essentiel sur la personne de Jésus. Il va le confirmer en rapportant maintenant ses actes et ses paroles.
Une question constituera le fil rouge de son témoignage: " Qui donc est véritablement l'homme qui parle et agit ainsi? "
Marc ébauche ce que Matthieu et Luc développeront en construisant trois scènes de tentation: au désert, au temple et sur une montagne si haute qu'on peut contempler le monde entier.
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Tout commence au bord du Jourdain. Jésus se mêle à la foule reconnaissant ses fautes et revenant vers Dieu.
Lui n'a pas péché: une voix déclare qu'il est le Fils Bien-Aimé du Père: l'Esprit , "comme une colombe", manifeste sa présence créatrice, comme au premier jour de l'Univers.
Ce que Dieu fait, Satan, l'adversaire, le Mauvais, cherche à le défaire, à le pervertir.
L'Esprit "pousse" Jésus au désert, le lieu traditionnel symbolique de l'affrontement, du combat, de la mise à l'épreuve.
Jésus y séjourne pendant un long temps: quarante jours, symbole de la durée humaine: Il y réfléchit. N'ayant pas commencé sa mission, il cherche les meilleures façons d'accomplir cette mission. Il prie.
Il rejette les hypothèses inacceptables, par exemple, s'imposer par la violence ou le pouvoir, par la consommation ou l'éblouissement du succès.
Jésus fait des discernements à la lumière de l'Esprit. Il décide, choisissant la Paix, la Bonté et la Vérité, la Justice et la Fraternité, le respect des consciences et des libertés. Toute la suite de son enseignement en sera la révélation.
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Il vit au désert ce séjour capital dans une grande harmonie avec le monde spirituel (les anges, messagers de Dieu) et animal (les bêtes sauvages ne le dévorent pas).
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Dès que Jean ne peut plus accomplir sa mission, puisqu'il est "livré" (tout comme plus tard Jésus sera "livré") Jésus prend la relève près des foules: non plus au bord du Jourdain mais au bord du lac de Galilée.
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Et il proclame une Bonne Nouvelle: Dieu est tout proche, à votre porte, revenez vers Lui, écoutez sa parole, changez vos mauvaises façons de vivre, d'aimer et de penser. Devenez croyants, adhérez à l'évangile, entrez dans le Bonheur de l'évangile. Message de proximité, de douceur, d'engagement,: un Souffle nouveau capable de recréer les croyants et la religion.
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Aller au désert, passer du temps au désert, y être poussé par l'Esprit: c'est l'expérience proposé aux disciples du Christ.
Marc résume considérablement ce qu'on pourrait appeler "les débuts" de Jésus.
En quelques lignes il parle
1.du baptême par Jean -
(comparez avec les 3 autres évangélistes)
2.de l'opposition de Satan (comparez avec Luc et Matthieu qui mettent en scène Satan)
3.de l'appel des premiers disciples, (beaucoup plus développé en Jean).
L'intérêt de cette version de Marc c'est qu'elle dit l'essentiel: durant toute sa vie ( symbolisée par le nombre 40 ) Jésus est mis à l'épreuve et testé par Satan (nom signifiant "l'opposant") .
Comme Marc ne donne pas à "voir" Satan, il a l'avantage de ne pas stimuler notre imagination qui se fixe sur Satan: présentation physique, tête, jambes ou pattes etc...
La vraie révélation affirmée par Marc: Jésus a connu le statut humain le plus courant: il a connu la tentation, cette mise à l'épreuve. Il a affronté les idées et les suggestions du monde de l'Opposition à Dieu - ("il vivait parmi les bêtes sauvages" ) et il est sorti vainqueur de ce combat ("et les anges le servaient")
Comme Jésus, tout baptisé doit affronter les idées et suggestions du monde de l'Opposition à Dieu. Elles se présentent tout au long de la vie: il n'y a pas d'âge sans épreuve, pas de croissance sans choix à faire. Mais le Monde de Dieu est non moins présent à notre conscience. C'est l'Esprit qui permet ces tests de fidélité. ET IL EST TOUJOURS LA POUR QUE NOUS SORTIONS VICTORIEUX DE CES TESTS spirituels
Dans le "Notre Père" Jésus a inséré cette petite phrase pour tous les jours de la vie: "Ne nous laisse pas tomber au jour de l'épreuve", quand nous avons envie de défier Dieu ou de le faire plier devant nos désirs trop humains et souvent plus nuisibles qu'utiles à long terme.
L'humanité ne cesse de lutter contre la souffrance, la maladie, les pouvoirs injustes, la corruption, le mensonge, les tueries. Il y a toujours une partie de l'humanité qui espère vaincre le mal.
Jésus a observé le mal dans l'arrestation du Baptiseur qui était un homme juste et reprochait à un chef politique son comportement.
Alors Jésus a décidé de se consacrer entièrement à l'annonce d'une Nouvelle heureuse, libératrice.
Il est devenu Libérateur.
Marc connaît ce que les Ecrits du Judaïsme disent à propos des libérations. Pas de sortie de l'esclavage sans libérateur.
Yhwh est le Grand Libérateur. Détestant l'esclavage il finit toujours par faire plier les pouvoirs esclavagistes en retournant contre eux les drames qu'ils infligent aux autres.
Tout libérateur, que ce soit une forte personnalité ou un groupe humain, doit affonter le mal. C'est une heure d'épreuve: un test de résistance, de courage, de fidélité.
Marc, en peu de lignes, présente Jésus (dont le Nom signifie précisément Yhwh sauve, libère) comme - aimé de Yhwh - rempli de son Souffle libérateur - affrontant le Satan (en hébreu l'Opposant ) - jour après jour (quarante, toute la durée d'une vie humaine) - Jésus vivant en milieu hostile, parmi les bêtes sauvages (celles du désert et celles des sociétés humaines) - Jésus soutenu par des "anges" ( des personnes justes et fidèles à Yhwh). Jésus vainqueur final.
Et il s'adresse à ses contemporains. N'attendez plus: c'est maintenant: bougez-vous, changez, vivez connectés avec Yhwh et son Souffle Libérateur qui agit au plus intime de votre conscience.
Marc consacre seulement quelques mots à ce que Matthieu et Luc développeront en construisant trois scènes de tentation: au désert, au temple et sur une montagne si haute qu'on peut contempler le monde entier.
Le même enseignement sous-tend ces "récits imagés": pas de libération du mal sans affrontement de celui qui personnalise le Mal, l'Opposition à Dieu. Il faut choisir son camp, un jour ou l'autre. C'est éprouvant, mais inévitable. Mais la libération l'emportera. Alors, en avant !
*
Lisons ces lignes lentement, relisons-les, prenons un long moment pour nous laisser interpeller: quelles sont actuellement mes épreuves ? Sur quoi suis-je testé, tenté ? Comment est-ce que je réagis ? En évitant de regarder les choses en face ?
En me divertissant ? En capitulant, et jusqu'à quand ? En restant seul, sans parler à personne, sans m'ouvrir à ce qu'il y a de meilleur du fond de moi, au Souffle Libérateur de Yhwh et de "Jésus sauveur" ?
Marc résume considérablement. Ici, en trois paragraphes, il évoque plusieurs comportements typiques de Jésus tout au long de sa vie publique.
1.Jésus centre sa prédication sur l'invitation à écouter la Parole de Dieu, qui suscite un changement radical de l'esprit, du cœur et des actes pour entrer dans un renouveau intérieur qui s'appelle "Royaume de Dieu". Appel lancé à TOUS Rester là où chacun vit mais en changeant humainement et spirituellement d'état d'âme, en donnant un nouveau Sens à la Vie
2. Jésus appelle certains à vivre en proximité avec Lui. Plusieurs expressions décrivent cette communion avec Lui: le suivre, l'accompagner, aller avec lui.
3. Jésus en invite quelques-uns à changer d'activité, à devenir des professionnels de l'annonce de la Bonne Nouvelle (Evangile) et d'un changement d'état d'esprit. Quatre disciples sont ici invités à passer de la profession de pêcheurs de poissons à la profession de "pêcheurs d'hommes vivants" ( textuellement en grec) pour les aider à devenir plus humains, plus attentifs au Sens de la Vie, en se laissant guider par l'Esprit du Royaume de Dieu.
*
Le résumé de Marc pourrait donner à penser, que Jésus invite certains à le suivre alors qu'il les connaîtrait depuis seulement quelques instant.
Le quatrième évangile, lui, prend soin d'évoquer les toutes premières rencontres de Jésus avec André et Simon, Philippe et Nathanaël, des compatriotes de Jacques et Jean, fils de Zébédée (Jean 1,35 à 51). Jésus connaît ceux qu'il appelle. Mais il les choisit en toute liberté, y compris ceux qui le livreront par la suite ou déclareront ne pas le connaître. Jésus choisit des personnes ordinaires.
Ceux qui sont choisis ne doivent jamais croire qu'ils seraient devenus des personnes exceptionnelles, supérieures aux autres disciples.
*
Ceux qui sont appelés à devenir des "professionnels" de l'annonce évangélique sont toujours invités à aller de l'avant, à s'ouvrir à l'inattendu, à quitter librement certaines réalités matérielles auxquelles ils tenaient.
En fait, à devenir totalement libres pour faire ce que l'Esprit leur suggérera.
*
Le nom propre de ceux que Jésus appelle à l'Annonce de l'Evangile est, en grec apôtre (ce qui veut dire envoyé puisque Jésus appelle pour envoyer en mission spéciale) et, en latin, missionnaire,missus, envoyé).
Loin de les confiner dans leur petit univers,
le Christ demande à ses Envoyés de sortir d'eux-mêmes
et d'aller aux périphéries, aux mondes et univers culturels ou humains qui ont besoin d'être évangélisés,
appelés à devenir des évangiles vivants.
Marc dit beaucoup en très peu de lignes. Chaque mot porte et doit être médité.
***
L'évangéliste Jean , pour sa part, a situé le premier appel des premiers disciples au bord du Jourdain, en Judée, là où Jean baptisait. André répercute près de son frère Simon sa découverte de Jésus de Nazareth. Aussi ne parlera-t-il plus de ce second appel au bord du Lac de Galilée.
***
Marc, quant à lui, résume l'appel des quatre premiers disciples en quelques mots: comme si Jésus , en se promenant au bord du Lac, avait découvert 4 pêcheurs, par hasard, et les avait appelés...et comme si ces derniers, sans même connaître Jésus, l'avaient suivi pour devenir ses Envoyés (apôtres) séance tenante.
Sachons lire Marc entre les lignes. Ces quatre pêcheurs n'étaient pas des inconnus pour Jésus, et réciproquement. Ils s'étaient déjà fréquentés, appréciés. Les quatre faisaient partie du premier noyau de disciples. Marc nous dit aujourd'hui qu'ils ont, un jour, été appelés à faire un choix plus radical: suivre Jésus pour être tout proches de lui, jour après jour, en acceptant de faire partie des Douze envoyés.
Ces quatre n'étaient pas des spécialistes des "choses de la foi". Or Jésus les préfère à des professionnels de la religion.
Jésus confie les "choses de la foi" à des hommes concrets, ancrés dans les réalités de l'existence. Mieux que quiconque ils sauront trouver les mots simples et directs pour dire Dieu, pour proposer de suivre le Christ, pour comprendre que la vocation et la mission viennent de Jésus et invitent à une réponse claire, durable, fidèle, qui mobilise toute l'existence.
***Hier comme aujourd'hui.
Marc présente ici la première manifestation publique de Jésus.
1. C'est un jour de sabbat,
jour consacré au Seigneur.
2. Jésus se mêle aux Juifs fidèles qui se réunissent dans la synagogue, le lieu où on écoute ensemble les Ecritures.
3. Il y prend la parole, en transmettant sa vision personnelle de la religion.
4. Il frappe les auditeurs par la façon dont il s'engage personnellement dans ce Judaïsme renouvelé. Tous en conviennent: c'est intéressant, c'est fort, ça touche. On commence à en parler au-delà de Capharnaüm.
5. Mais déjà naît une question. Un homme psychiquement considéré comme malade crie sa vérité: il sent que les choses vont changer, que la parole de Jésus va être libératrice.
Il agresse verbalement:" Entre toi et moi, qu'y a-t-il de commun ? Es-tu venu pour mettre fin à notre influence?"
Il proclame son interprétation: Jésus est "Le saint de Dieu", un Juste qui va déranger, un Bienfaiteur qui va guérir.
6. Jésus le fait taire: il pense que ces affirmations le concernant sont encore prématurées, qu'elles vont être mal comprises, détournées de leur sens.
*
Marc ouvre ainsi la grande question qui va sous-tendre l'ensemble de son évangile: Mais qui donc est cet homme ? Tellement au-dessus de la moyenne des Juifs fidèles et des commentateurs des Ecritures?
*
Le premier sabbat de Jésus va se poursuivre dans la maison de Simon et d'André, en compagnie de Jacques et Jean, les quatre premiers appelés.
Jésus guérit: d'abord la belle mère de Simon, puis, après la fin du sabbat, une variété de malades, infirmes, et personnes qu'on prend pour des gens sous influence mauvaise alors qu'en réalité "ils savent, eux, qui est Jésus".
*
Jésus prend du temps avec Dieu:
il prie, dès l'aube.
Les proches veulent le garder: il part vers d'autres villages, en proclamant qu'il est venu pour beaucoup et non pas seulement pour quelques uns. Il est "sorti" pour cela (sorti de Dieu, sorti de la maison, du village, de la synagogue) pour aller vers la foule, là où est la foule.
Jamais il n'abandonnera sa liberté d'aller et venir au service de la Bonne Nouvelle.
Jésus veut devenir proche de tous. L'Humanité est son prochain.
Marc présente ici la première manifestation publique de Jésus.
1. C'est un jour de sabbat, jour consacré au Seigneur. Jésus consacre cette journée à des actions "sanctifiant" le sabbat. Il en fait un jour saint.
2. Il rejoint les Juifs fidèles du village de Capharnaüm, le village qu'il a choisi, celui de ses premiers disciples, pêcheurs professionnels.
3. Il écoute la Parole de Yahvé, lue dans les Saintes Ecritures: comme un bon Juif fidèle.
4. Il prend la parole pour dire le sens des Ecritures. Il le fait à sa façon, probablement claire, simple et forte. A tel point que les gens de Capharnaüm sont étonnés, frappés, touchés, admiratifs. Marc le souligne.
5. Mais déjà surgit une question. Un homme "psychiquement malade" crie sa vérité: il sent que les choses vont changer: que la parole de Jésus va être libératrice. Il agresse verbalement:" Entre toi et moi, qu'y a-t-il de commun ? Es-tu venu pour mettre fin à notre influence?" Il proclame son interprétation: Jésus est "Le saint de Dieu", un Juste qui va déranger, un Bienfaiteur qui va guérir.
6. Jésus le fait taire: il pense que ces affirmations le concernant sont prématurées, qu'elles vont être mal comprises, détournées de leur sens.
Il libère un homme du "mauvais esprit" qui perturbait sa vie: esprit impur dit Marc, esprit de démon impur dit Luc. Cet homme ne manque pas de perspicacité:comme beaucoup de personnes perturbées relationellement, il voitclair, il ressent, il ose dire ce que les gens dits "normaux" taisent. Il discerne en Jésus et dans son enseignement l'arrivée d'une nouveauté qui va renverser la situation et retourner les esprits. Ceux-ci vont se détourner des pensées perverses, violentes. Jésus va chasser ces mauvais esprits et les remplacer par un esprit de fidélité à Yahvé, de pacification intérieure, de guérison.
Quel beau sabbat !
Nos "jours du Seigneur" devraient retrouver quelque chose des sabbats de Jésus: communion rétablie avec d'autres croyants, écoute de la Parole de Dieu, approfondissement de la Foi chrétienne et guérison des dépendances mauvaises de nos sociétés à travers l'ensemble de la Planète. Nous sommes sur-informés, trop souvent de manière déformante, essentiellement pessimiste et négative, cassant le moral.
La méditation des textes bibliques rééquilibre notre information, nos pensées, nos intentions de prière pour le monde actuel.
ce que Marc met en valeur pour le premier sabbat de Jésus.
1. Jésus consacre cette journée à des actions "sanctifiant" le sabbat. Il en fait un jour saint.
2. Il rejoint les Juifs fidèles du village de Capharnaüm, le village qu'il a choisi, celui de ses premiers disciples, pêcheurs professionnels pour l'instant.
3. Il écoute la Parole de Yahvé, lue dans les Saintes Ecritures: comme un bon Juif fidèle.
4. Il prend la parole pour dire le sens des Ecritures. Il le fait à sa façon, probablement claire, simple et forte. A tel point que les gens de Capharnaüm sont étonnés, frappés, touchés, admiratifs. Marc le souligne.
5. Il libère un homme du mauvais esprit qui perturbait sa vie: esprit impur dit Marc, esprit de démon impur dit Luc.
Cet homme ne manque pas de perspicacité: il discerne en Jésus et dans son enseignement l'arrivée d'une nouveauté qui va renverser la situation et retourner les esprits. Ceux-ci vont se détourner des pensées perverses, violentes. Jésus va chasser ces mauvais esprits et les remplacer par un esprit de fidélité à Yahvé, de pacification intérieure, de guérison.
Quel beau sabbat !
Nos "jours du Seigneur" doivent retrouver quelque chose des sabbats de Jésus: communion retrouvée, écoute de la Parole, approfondissement de la Foi et guérison de nos dépendances mauvaises.
Seigneur, tu nous invites à prendre un jour sur sept, un septième de notre temps pour aller au fond de notre conscience, y découvrir ce qui nous fait du bien et ce qui nous fait du mal. Tu nous invites à écouter ta Parole pour qu'elle éclaire les replis de notre conscience. Tu nous presses de resserrer nos liens avec nos proches afin d'entendre ce qu'ils ont à nous dire. Telle est la raison profonde du dimanche, ce septième de temps consacré au sens de la vie, au repos, à la Bonté et à l'Amour.
Aide notre société à en comprendre l'enjeu: non pas brider nos libertés mais les réorienter dans le bon sens en nous libérant de tous les esclavages
Suite d'une journée type de Jésus
*
Jésus vit au milieu des gens. Ses relations sont celles de la vie quotidienne. Il est disponible et accueillant.
Il met au service des personnes malades ses dons de guérisseur.
*
Il ne limite pas ses son attention aux personnes faisant partie de ses amis: il l'étend à tous ceux et celles qui recourent à lui et lui font confiance. Il prouve ainsi qu'il est venu pour tous, pour que tous aient la vie. Il protège, réconforte, libère. Son comportement est celui d'un sauveur, certainement au sens humain, symbolique d'un Salut plénier,
*
Sa générosité n'échappe pas à certains esprits perspicaces. Sa bonne réputation commence à lui valoir l'estime générale. Loin d'en profiter pour se comporter en gourou, pour cultiver son succès, il invite à la discrétion ceux qui pourraient le considérer comme un personnage aussi attendu que le Messie.
*
Sa première relation demeure Dieu. Il passe du temps avec lui, dans la prière. Il prend sur son temps de repos pour lui parler, le remercier, intercéder. Il pratique ce qu'il demandera un jour dans le schéma essentiel de la prière, le "Notre Père".
*
Les intentions des disciples qui le cherchent sont probablement mélangées: satisfaction d'être les proches d'un homme qui devient célèbre - et bonheur de demeurer avec lui, de l'écouter en bénéficiant de sa spiritualité. Volontiers ils le garderaient pour eux seuls.
Sans hésiter, Jésus précise qu'il regarde un horizon nettement plus large: d'autres villages, d'autres personnes,
" C'est pour cela que je suis venu, "avec le sens "que je suis sorti du Père et venu dans le Monde".
L'Humanité entière est en attente.
*
Marc résume l'essentiel dans le verset 39:
"Il alla dans toute la Galilée, prêchant dans les synagogues et chassant les esprits mauvais".
Marc 1
29 à 39
Suite d'une journée type de Jésus.Jésus vit au milieu des gens. Ses relations sont celles de la vie quotidienne. Il est disponible et accueillant. Il met au service des personnes malades ses capacités et sa mission de guérir. * Il ne limite pas son attention aux personnes faisant partie de ses amis: il l'étend à tous ceux et celles qui recourent à lui et lui font confiance.
Il prouve ainsi qu'il est venu pour tous, pour que tous aient la vie. Il protège, réconforte, libère. Son comportement est celui d'un sauveur, certainement au sens humain, symbolique d'un Salut plénier.
* Sa générosité n'échappe pas à certains esprits perspicaces. Sa bonne réputation commence à lui valoir l'estime générale. Loin d'en profiter pour se comporter en gourou, pour cultiver son succès, il invite à la discrétion ceux qui pourraient le considérer comme un personnage aussi attendu que le Messie.
* Sa première relation est avec Dieu.
Il passe du temps avec lui, dans la prière. Il prend sur son temps de repos pour lui parler, le remercier, intercéder. Il pratique ce qu'il demandera un jour dans le schéma essentiel de la prière, le "Notre Père".
* Les intentions des disciples qui le cherchent sont probablement "mélangées": satisfaction d'être les proches d'un homme qui devient célèbre - et bonheur de demeurer avec lui, de l'écouter en bénéficiant de sa spiritualité. Volontiers ils le garderaient pour eux seuls.
Sans hésiter, Jésus précise qu'il regarde un horizon nettement plus large: d'autres villages, d'autres personnes, " C'est pour cela que je suis venu, "avec le sens: "que je suis sorti du Père et venu dans le Monde". L'Humanité entière est en attente.
* Marc résume l'essentiel dans le verset 39: "Il alla dans toute la Galilée, prêchant dans les synagogues et chassant les esprits mauvais".
Au principe de sa communication il y a le désir de transmettre ce qui lui tient à cœur.
Dieu, depuis toujours, désire transmettre ses plus intimes convictions. Et pour cette raison, il parle et cela est il dit et ça existe. Il dit sa Vie et ce sont les Vivants. Il dit son Amour et ce sont les Humains. Il dit sa Fidélité et ce sont l'époux et l'épouse liés par l'Amour. Ainsi commence la Bible par le livre de la Genèse de toutes choses.
Qui veut évangéliser selon le Christ doit incarner et associer ces paramètres dans sa façon d'être, de penser et d'annoncer Dieu et la vie selon Dieu.
*
Remarquons à quel point Marc amplifie et généralise pour accentuer son propos: tous les malades, tous les gens de toute la Galilée et de tous les pays voisins.
Il souligne ainsi que chaque journée de Jésus est construite sur le même emploi du temps et le même souffle intérieur.
Marc présente ici vingt quatre heures de la vie publique de Jésus.
. Il célèbre Yahvé-Dieu dans la synagogue, avec ses frères et sœurs du Judaïsme. Il y prend la parole pour commenter les Ecritures. Il y délivre un homme de l’esprit mauvais qui gâchait son existence.
. Il passe un moment relationnel, à la table de Simon, d’André, avec Jacques et Jean. Repas du sabbat, festif, amical.
. A cette occasion, il s’approche de la belle-mère de Simon et la guérit. Il passera la nuit dans cette maison familiale. Il se montre proche, attentif aux problèmes du quotidien.
. Quand le sabbat est terminé, au soir de ce jour, la vie reprend à Capharnaüm. Mais Jésus va y prendre une place considérable. Au bénéfice de ceux qui sont en plus grande difficulté : mal portants, malades, esclaves d’esprits mauvais. Il rayonne : « la ville entière était rassemblée ».
. Après le repos de la nuit mais avant le lever du jour, Jésus quitte la maison et va dans un lieu désert, au calme, pour prier. Parler à son Père, comme il l’enseignera plus tard. Il met en pratique ce que dit l’Ecriture : « Ecoute, israël, Yahvé ton Dieu est l’Unique. Tu l’aimeras de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toute ta force ». Priorité au premier de tous les commandements : aimer le Seigneur.
. Simon et ses proches le « cherchent ». Ils le sortent de sa prière – mais pas de la relation au Père - en disant « tous te cherchent ». Oui, tous, mais certainement pour des motifs différents. Combien le cherchent pour marcher avec lui ? pour être, comme Lui, avec Yahvé Dieu ?
. « Allons ailleurs », élargissons l’horizon. Ne jamais se laisser enfermer dans un groupe de fans. Dans un club.
. Et Jésus continue à parcourir la Galilée pour y annoncer la Bonne Nouvelle du salut, le dessein bienveillant de Dieu envers toutes les personnes humaines.
Un sondage à faire ! Ouvrez votre planning de la semaine passée. Examinez chaque tranche de vingt quatre heures. Comptez le temps passé avec ceux qui sont en grandes difficultés – à écouter les demandes d’aide – à répondre à ces demandes – à vous réserver des temps de silence et de prière – à écouter les suggestions de votre « conscience » ou à les faire taire – à vivre des moments de convivialité – à vous reposer et dormir – à élargir votre horizon. Quelle note vous donnez-vous en comparant avec les vingt quatre heures de Jésus ?
Le comportement qui marque profondément les contemporains de Jésus, c'est son rapport aux personnes marginalisées par la maladie, des anomalies, des règles sociales ou religieuses.
Marc évoque ici un premier cas: l'homme atteint de la lèpre.
Cette maladie, déjà insupportable physiquement, était strictement encadrée par des prescriptions sociales et religieuses. ( Lire le Lévitique, ch. 13 et 14). Le prêtre était chargé de diagnostiquer la maladie, d'en appliquer les conséquences (isolement absolu pour éviter la propagation de la contagion, exclusion des assemblées cultuelles et vie hors de l'aggomération).. C'était également le prêtre qui examinait le malade en cas de guérison, prononçait sa réintégration et demandait la célébration d'un sacrifice .
Au temps de Jésus, dans le temple de Jérusalemn, une pièce était réservée à l'examen des lépreux par les prêtres.
Par un glissement facile à comprendre, la lèpre était considérée par certains comme une punition de Dieu, causée par des fautes morales dont le lépreux se serait rendu coupable.
Le lépreux était ainsi devenu l'exemple type de l'homme responsable de sa maladie, mal jugé, exclu, impur.
Marc souligne l'originalité de la réaction de Jésus face à cette situation.
1. Jésus est "ému aux entrailles", touché, blessé par la façon dont est traité le lépreux. Révolté ? pourquoi pas ?
2. Jésus non seulement se laisse approcher par le lépreux mais "il étend la main et le touche" volontairement. Il viole ainsi une prescription en vigueur. Par le fait, il devient lui-même impur, intouchable, exclu: pour un temps: "à cause de cela....Jésus restait dans des endroits isolés".
Mais cela ne dure pas: la foule vient à lui "de partout". L'enthousiasme populaire déborde les règlements..
3. Jésus n'en profite pas pour jouer au gourou. Au contraire, il réclame le silence...que le lépreux ne respecte pas, trop grande étant sa joie.
4. Jésus respecte l'institution du Temple et ses usages:" Va te monter au prêtre et offre le sacrifice prescrit".
*
Jésus incarne les valeurs du Royaume de Dieu. Il EST lui-même la Bonne Nouvelle.
A Capharnaüm, il va montrer qu'il apporte aussi la guérison spirituelle sous la forme du pardon des péchés.
Le comportement qui marque profondément les contemporains de Jésus, c'est son rapport aux personnes marginalisées par la maladie, des anomalies, des règles sociales ou religieuses.
Marc évoque ici un premier cas: l'homme atteint de la lèpre.
Cette maladie, déjà insupportable physiquement, était strictement encadrée par des prescriptions sociales et religieuses. ( Lire le Lévitique, ch. 13 et 14).
Le prêtre du temple était chargé de diagnostiquer la maladie, d'en appliquer les conséquences (isolement absolu pour éviter la propagation de la contagion, exclusion des assemblées cultuelles et vie hors de l'agglomération).
C'était également le prêtre qui examinait le malade en cas de guérison, prononçait sa réintégration et demandait la célébration d'un sacrifice .
Au temps de Jésus, dans le temple de Jérusalem, une pièce était réservée à l'examen des lépreux par les prêtres.
Par un glissement facile à comprendre, la lèpre était considérée par certains comme une punition de Dieu, causée par des fautes morales dont le lépreux se serait rendu coupable.
Le lépreux était ainsi devenu l'exemple type de l'homme responsable de sa maladie,
mal jugé, exclu, impur.
Marc souligne l'originalité de la réaction de Jésus face à cette situation.
1. Jésus est "ému aux entrailles", touché, blessé par la façon dont est traité le lépreux. Révolté ? pourquoi pas ?
2. Jésus non seulement se laisse approcher par le lépreux mais "il étend la main et le "touche" volontairement. Il viole ainsi une prescription en vigueur.
Par le fait, il devient lui-même impur, intouchable, exclu: pour un temps: "à cause de cela....Jésus restait dans des endroits isolés".
Mais cela ne dure pas: la foule vient à lui "de partout".
L'enthousiasme populaire déborde les règlements..
3. Jésus n'en profite pas pour jouer au gourou. Au contraire, il réclame le silence...que le lépreux ne respecte pas, trop grande étant sa joie.
4. Jésus respecte l'institution du Temple et ses usages:" Va te monter au prêtre et offre le sacrifice prescrit". * Jésus incarne les valeurs du Royaume de Dieu.
Il EST lui-même la Bonne Nouvelle.
A Capharnaüm, il va bientôt montrer qu'il apporte aussi la guérison spirituelle sous la forme du pardon des péchés.
Jésus met en valeur plusieurs
de ses principes de discernement:
1. la santé et les relations sociales sont plus importantes que telle ou telle prescription de la religion (d'ailleurs édictée à l'origine pour protéger la santé et les relations sociales).
2 Toute bonne loi religieuse a pour but le service et la grandeur de l'humain.
Obéir à la loi c'est donc favoriser tout ce qui met en valeur les raisons pour lesquelles fut édictée la loi religieuse.
3.Respecter scrupuleusement une prescription religieuse qui, dans la circonstance, irait contre le service et la grandeur de l'humain, c'est agir stupidement, c'est agir contre le sens même de la religion. Ici, dans sa relation avec le lépreux qui s'est approché de lui (au lieu de s'en éloigner comme prescrivait la loi de Moïse),
4. Ce qui doit l'emporter ? c'est ce qui est le plus important: la santé de ce lépreux et sa réintégration dans la vie sociale et cultuelle.
Jésus n'hésite pas à toucher le lépreux (en désobéissant à la prescription) et à devenir lui-même "impur" pendant quelque temps (d'où l'obligation pour ce Jésus "impur" de s'éloigner des lieux habités). Non pour le plaisir de désobéir, mais pour montrer ce qui est le plus important aux yeux de Dieu,
au Nom de Dieu.
En quelques lignes, Marc fait ressortir les pensées de Jésus.
Et leur rayonnement sur les foules:
"de partout on venait à lui".
Jésus démontre l'un de ses principes de discernement: la santé et les relations sociales sont plus importantes que telle ou telle prescription de la religion (d'ailleurs édictée à l'origine pour protéger la santé et les relations sociales).
Toute bonne loi religieuse a pour but le service et la grandeur de l'humain.
Obéir à la loi c'est donc favoriser tout ce qui met en valeur les raisons pour lesquelles fut édictée la loi religieuse.
Respecter scrupuleusement une prescription religieuse qui, dans la circonstance, irait contre le service et la grandeur de l'humain, c'est agir stupidement, c'est agir contre le sens même de la religion.
Ici, dans sa relation avec le lépreux qui s'est approché de lui (au lieu de s'en éloigner comme prescrivait la loi de Moïse), Jésus montre ce qui doit l'emporter, ce qui est le plus important: la santé de ce lépreux et sa réintégration dans la vie sociale et cultuelle.
Jésus n'hésite pas à toucher le lépreux (en désobéissant à la prescription) et à devenir lui-même "impur" pendant quelque temps (d'où l'obligation pour ce Jésus "impur" de s'éloigner des lieux habités). Non pour le plaisir de désobéir, mais pour montrer ce qui est le plus important aux yeux de Dieu, au Nom de Dieu.
En quelques lignes, Marc fait ressortir les pensées de Jésus.
Et leur rayonnement sur les foules: "de partout on venait à lui".
Marc nous invite à réfléchir sur beaucoup de points. Esquissons-les.
1.Jésus attire des foules, remplit les maisons, parle en tous lieux. Homme du contact direct.
2.Jésus est frappé par la confiance des quatre porteurs, et il le dit. Est-ce eux qui ont convaincu le paralytique de rencontrer Jésus? Ils n'ont reculé devant aucune difficulté. Sans eux ce malade n'aurait jamais surmonté son handicap.
3. Pourquoi Jésus commence-t-il par annoncer le pardon des péchés? Parce que souvent nos limites physiques proviennent d'un blocage spirituel, d'une anémie intérieure?
4.Jésus accorde la plus grande attention aux raisonnements intérieurs des personnes avec lesquelles il vit, ici des spécialistes des Saintes Ecritures. Il perçoit leurs objections, leurs critiques, leur désapprobation.
5. Jésus ne laisse aucune question sans réponse. Il en profite pour révéler sa personnalité profonde. Il affirme et prouve son rapport exceptionnel à Dieu. Il guérit le physique du paralytique pour donner aux scribes une bonne raison de se remettre en question.
6. Les résultats de la pédagogie de Jésus sont-ils miraculeux? - - La foule est épatée: est-elle convaincue?
- Les quatre porteurs sont-ils devenus disciples ?
- Le paralytique a-t-il vraiment changé sa façon de vivre, humainement, spirituellement?
- Les scribes ont-ils évolué vers une meilleure ouverture à la foi?
- Et, avec humour: les propriétaires de la maison ont-ils été heureux de voir leur toiture abîmée? A qui ont-ils fait payer la réparation? Quel souvenir ont-ils gardé de l'accueil offert à Jésus ce jour-là?
**
Et nous ? De quel personnage nous sentons-nous le plus proche?
Le comportement de Jésus commence à irriter les spécialistes des règles religieuses. Pensez donc : ils ont pris en flagrant délit ses disciples en train d'arracher des épis un jour de sabbat, travail interdit assimilé au travail de la moisson par les gardiens de la loi ! Raisonnement sans fondement dirions-nous ? Oui, mais ces gens-là se présentent comme les vrais défenseurs de la religion, ombrageux, prêts à dénoncer les déviants.
Jésus saisit leurs raisonnements. Il réagit. Il évoque David, le grand, celui dont on ne discute pas la fidélité aux usages religieux. Avec un humour fort piquant Jésus évoque le jour où David fit une chose épouvantable aux yeux des légistes : alors qu'il fuyait Saül et vivait en se cachant dans la campagne avec sa bande de proscrits, il se trouva dans la nécessité, il eut faim et il entra dans un temple, prit les pains que le prêtre offre à Dieu et dépose pendant une semaine sur la table des offrandes jusqu'au sabbat suivant. Ces pains étant considérés comme faisant partie des choses saintes, réservées aux prêtres, ni David, le non-prêtre, ni sa bande, n'avaient le droit de les manger. Profanation ! Eh bien, dit Jésus, David a osé !
En arrachant quelques épis un jour de sabbat, ses disciples n'ont pas vraiment travaillé, ils n'ont rien profané, ils n'ont pas fait une chose aussi interdite que David a osé faire. Pourquoi cette sévérité ? Pourquoi cette mauvaise foi ?
Evidemment, les gardiens de la loi ne ripostent pas : ils ont compris la leçon. Jésus et ses disciples n'ont rien fait de gravement interdit.
Et Jésus enfonce le clou en affirmant deux choses qui doivent choquer profondément les puristes de Pharisiens.
Premièrement, comprenez bien la hiérarchie des valeurs et la raison d'être du sabbat. Dieu l'a voulu pour qu'il soit utile à l'humain, lui offrant un espace de liberté tous les sept jours, pour vivre en famille et célébrer Dieu. Le sabbat n'est pas une chose sainte à respecter pour elle-même. Seul respecte bien le sabbat celui qui consacre un jour sur sept à des actions élevantes pour l'humain.
Deuxièmement, Jésus ose affirmer qu'il a le même pouvoir que Dieu sur la conception et l'interprétation du sabbat. Les gardiens de la loi reçoivent cette prétention de Jésus comme un blasphème : cet homme se prend pour l'égal de Dieu. La suite de l'évangile montrera que Jésus fut effectivement condamné pour ces affirmations de Jésus, jugé hérétique et méritant la mort.
Questions.
Ai-je été choqué par des paroles ou comportements de chrétiens ne correspondant pas à ma conception des choses religieuses ? Par exemple ? Ai-je essayé de réfléchir et de me renseigner pour savoir si c'était eux ou moi qui jugeais conformément à la pensée de Dieu ? Suis-je seulement resté scandalisé ? Ai-je ensuite critiqué et discrédité ces personnes ? M'est-il arrivé de me remettre en question ?
Les discernements de Jésus ont-ils pour moi plus de poids que les habitudes reçues de la (petite) tradition ?
Les commandements de Dieu sont respectables parce qu'ils assurent le bien des humains.
Critiques et insinuations malveillantes contre Jésus sont ici rapportées par l’évangéliste Marc.
D’abord de la part de sa parenté.
Ses proches jugent qu’il en fait beaucoup trop, ne prenant même pas le temps de manger. Ils viennent donc pour mettre fin à cette activité débordante qu’ils attribuent à hyper excitation mentale. Marc est le seul évangéliste à rapporter ce jugement négatif formulé par la parenté de Jésus.
Des spécialistes de la Loi juive assistent à la scène. Ils en profitent pour porter une accusation perfide contre Jésus.
Un démon intérieur le conduit : il lui est tellement soumis qu’il en est devenu complice: s’il chasse tant de démons, c’est qu’il a partie liée avec eux, notamment avec leur chef au nom méprisable, Beelzéboul, « le baal des mouches ».
Jésus a entendu : il leur fait signe de s’approcher.
Il riposte en employant deux comparaisons.
Tout royaume divisé contre lui-même court à sa perte. Et si on veut dévaliser la maison d’un homme fort bien protégé, il faut d’abord le lier pour l’empêcher de se défendre.
Et Jésus enchaîne par une terrible critique de la mauvaise foi :
il la compare à un péché contre l’Esprit,
à un refus des évidences.
Une telle mauvaise foi demeure impardonnable tant qu’on persiste à se boucher les yeux pour ne pas voir la lumière.
Oui, insiste Jésus, tout est pardonnable, sauf ce rejet de la vérité, cette déformation systématique des actes et des intentions du Fils de l’Homme.
Marc évoque ainsi l’opposition farouche des certains intellectuels religieux envers Jésus.
Leur opposition va enfler jusqu’à devenir accusation systématique, haine et décision finale de meurtre pour faire taire cette voix qui vient de Dieu.
Marc rappelle ainsi que Jésus se comporte en homme courageux, libre, engagé dans la mission reçue du Père.
Ni sa mère, ni ses frères ne peuvent l’enfermer dans la chaleur des relations familiales.
Jésus le déclare tout net : quiconque fait la volonté de Dieu est pour lui un frère, une sœur, une mère.
Marie, sa mère, conserve ainsi doublement la première place dans son cœur puisqu’elle fait la volonté du Père comme personne d’autre dans cette foule.
. Jésus s’adresse à la foule, au tout-venant, ceux des villes et des campagnes. Il ne choisit pas son auditoire. Il ne privilégie aucune culture. Il sème l’évangile à tout vent.
. Pour se faire comprendre, il raconte, il parle de ce que tout le monde connaît. Il part de la vie courante. Mais il en tire d’énormes questions qui percutent les cœurs.
. Il y a des gens qui ressemblent à un bord de route. Les bonnes paroles y tombent. Mais les oiseaux les enlèvent. Ce qui signifie que d’autres paroles, semences de mal, viennent très vite remplacer les paroles qui invitent au bien. Etre en bordure de chemin, c’est donner au mal la même valeur qu’au bien.
. D’autres personnes ressemblent à un terrain bourré de pierres. Peu de terre. Peu d’humidité pour que les racines se développent. La Parole de Dieu a peu de chance de s’enraciner. Elle restera très extérieure au cœur. L’esprit n’y attachera pas d’importance. Il va zapper et passer à autre chose.
. Chez d’autres, il y a de la terre et la Parole de Dieu est accueillie avec joie : elle commence à pousser. Mais poussent encore plus vite des épines. Elles vont asphyxier la bonne semence. Jésus expliquera qu’il s’agit de ceux et celles qui laissent trop de place aux préoccupations du quotidien, aux idées mondaines, à l’attirance de l’avoir au détriment de l’être, à l’amour préférentiel de tout ce qui procure plaisirs et satisfactions immédiates.
. Heureusement, il y a aussi de la bonne et belle terre. Ceux et celles qui entendent la Parole de Dieu et la voix de leur conscience. Qui les accueillent. Qui leur donnent toutes leurs chances. Alors les résultats sont là. Bonté, beauté, vérité, justice, paix vont germer et transformer la vie. Avec un développement croissant. Trente, soixante et jusqu’à cent grains pour un grain. Demain plus qu’aujourd’hui. A celui qui profite de ce qu’il entend, il sera donné de plus en plus.
. Mais pourquoi Jésus parle-t-il « en paraboles » ? Pour respecter la liberté des auditeurs. S’ils écoutent passivement, sans chercher à comprendre, ils finiront par ne plus rien comprendre au sens de leur vie. Mais ils en porteront la responsabilité.
. D’où l’invitation du Christ : écoutez bien, faites attention ! aujourd’hui si vous entendez la voix du Seigneur, ne fermez pas votre cœur.
Les médias parlent en priorité
de ce qui fait du bruit, d'immeubles qui s'écroulent, de catastrophes, ou de ce qui va mal.
Les medias cherchent l'audience:
ils sont soumis à sa dure loi qui s'appuie sur les désirs de ceux qui les écoutent,
les consomment ou les achètent.
Autrement dit sur nos réactions habituelles,
sur ce qui mobilise notre attention:
attentats, sang, tueries, catastrophes,
énormes mensonges, vengeances spectaculaire etc...
Le Christ connaît bien cette psychologie.
Il invente donc des paraboles
pour attirer l'attention sur des réalités
qui ne font pas de bruit,
dont on ne parle pas,
mais qui sont aussi véritables
et encore plus répandues.
Par exemple, la germination,
les cycles de la nature,
le blé qui sort de terre,
qui va mûrir et dont des millions
de personnes pourront se nourrir.
Voilà quelque chose de tout à fait réel,
qui fonctionne depuis que la planète existe,
de façon parfaite, sans bruit.
Jésus essaie d'attirer notre attention
sur l'évolutions des consciences,
les progrès dans les relations humaines,
la poussée permanente
de l'amour d'agapè envers les autres
et envers Dieu:
que Jésus appelle globalement "le Royaume de Dieu".
Prenons conscience de tout ce qui se passe
de Vrai, de Bien, de Bon dans l'ensemble de l'Humanité
- jour après jour -
silencieusement.
Même si les medias en parlent peu,
le Christ nous invite à ne pas l'oublier,
à prendre des moments de silence
et de réflexion pour
en être revigorés et remercier.
Regard positif, non par naïveté,
seulement par réalisme.
Observons aussi notre existence,
regardons tout ce qui fut améliorations,
progrès, valeurs, croissances:
à broyer du noir,
à ruminer nos erreurs et nos péchés.
Passons plus de temps à rendre grâce pour la moisson qui se prépare...
en nous,
dans l'Humanité,
et dans les Eglises
Douze ans: Marc le répète à deux reprises.C'est aussi un nombre typique bibliquemen 3, 4, 7, 40.
La fillette ne parviendra pas à la nubilité, et la femme souffre de l'impossibilité d'enfanter depuis que cette fillette a vu le jour.
Deux destins rapportés simultanément par l'évangéliste: deux existences blessées que Jésus va guérir.
Le texte de Marc répond manifestement à cette intention.
Dans le style direct et coloré dont il a le secret: agréable à lire intégralement, sans y faire de coupure concernant la femme adulte.
Marc développe un élément important de sa pensée sur Jésus.
L'homme de Nazareth n'est pas seulement une personne sympathique et généreuse,
il entretient avec Dieu une relation permanente: il l'écoute, le considère comme son Père, et se considère comme son Fils unique, exceptionnel connaisseur et révélateur de ses pensées.
Jésus est donc venu pour guérir et sauver.
Il intervient simultanément pour redonner chance à la vie de ces deux personnes.
Il est touché par le désarroi de la femme qui a lutté en vain contre son mal
- et par le désarroi du père qui voit la mort sur le point d'emporter sa fille et les espoirs qu'il mettait en elle.
Jésus a le coeur touché. Il consent à être touché. Il prend la main de la fillette.
"Debout" ou "Lève-toi".
Cette expression parcourt la Bible.
C'est le premier mot que Yahvé prononce pour lancer la vie des prophètes et autres croyants chargés de mission.
Koum !
Mot souvent traduit en grec par "réveille-toi" ou "remets-toi debout", les deux mots choisis pour dire "ressuscite! ".
Marc le souligne en rapportant la réflexion de Jésus: "elle n'est pas morte, elle dort".
Elle n'a pas encore commencé sa vie personnelle: l'heure est venue pour elle de naître à sa vie.
Et, pour la femme, de renaître à sa vie.
***
Ces deux actes de Jésus annoncent sa résurrection et sa capacité à relever, à réveiller, à remettre debout ceux que l'existence a blessés, paralysés.
Nous pouvons les méditer et les mettre en relation avec ce qui a besoin d'être relevé, réveillé, guéri en nous.
Au lieu de nous laisser abattre par nos impuissances ou nos faiblesses, approchons-nous du Christ.
Dans la foule qui l'entoure et le prie aujourd'hui, il saura percevoir la confiance que nous mettons en lui .
La Foi en lui nous remettra en route: elle nous fera renaître.
***
"Koum" dit Dieu à ceux qui croient,
aux personnes comme aux Eglises.
*
Gardons enfin comme une question importante: la recommandation formelle de Jésus:
" Mais Jésus leur recommanda fermement de ne le faire savoir à personne ".
( tout comme Jésus a formellement demandé aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ parce que, de son temps, ce mot engendrait chez beaucoup l'idée qu'il allait prendre des positions politiques, devenir chef d'un groupe de libération agissant contre les occupants Romains.
Jésus ne veut pas qu'on se méprenne sur ses intentions:
il n'est ni un homme politique, ni un gourou cherchant à impressionner ses adeptes par des manipulations extra-ordinaitres.
Il est, en Vérité,
quelqu'un qui vient de la part de Dieu
- pour guérir et sauver intérieurement les personnes qui s'approchent de lui
avec confiance et conviction,
ce qu'il appelle la Foi.
*
Retenons également l'autre recommandation:
« Donnez-lui à manger.»
"L'être humain ne vit pas seulement de pain, mais de toute Parole sortant de la bouche de Dieu".
Trop de personnes ont faim
de la Parole de Dieu
( dont Jean l'évangéliste dit que Jésus est la Parole de Dieu incarnée, faite chair, pour planter sa tente parmi nous et vivre avec les humains pendant la durée de sa vie terrestre.).
*
Le texte de Marc prend une dimension capitale.
Il révèle l'identité de Jésus et sa mission.
Marc ne rédige pas seulement pour rapporter deux belles histoires: il écrit pour qu'en le lisant nous découvrions la Foi.
Marc résume ce qui doit caractériser un Envoyé du Christ
- Il est appelé, il ne s'impose pas, ne se désigne pas: il répond (vocation)
- Il répond oui, accepte, se rend disponible, s'engage
- il accomplit la mission reçue, il devient Envoyé ou Apôtre ou Missionnaire
- il n'agit pas en solitaire, il travaille avec ceux qui sont Envoyés, comme lui, près des mêmes personnes : Jésus les envoie deux par deux. Le solitaire devient vite un opposant aux autres.
- il se libère le mieux possible des habitudes, contraintes, besoins, désirs qui pourraient restreindre sa disponibilité ou l'empêcher d'accomplir sa mission. Pas de superflu, seulement l'essentiel.
- Il annonce et propose le message qu'il a la charge promouvoir, le Royaume de Dieu et non pas son succès personnel d'Envoyé. Il ne dénature pas ce Message, il s'efforce d'en être le premier bon écouteur et disciple. La plus grosse faute: pervertir le message en remplaçant la liberté par la contrainte, la confiance par la crainte, la vie par une fascination de la mort. Si l'enfer devient l'essentiel à éviter, si la sexualité est considérée comme un sujet majeur, si l'idée d'appel et de vocation est réservée à des spécialistes, si les seules personnes sacrées sont celles et ceux qui se sont consacrés, si les femmes sont méprisées sans être reconnues comme la moitié de l'humanité, si le mariage et la maternité sont réduits à une obligation pour que l'humanité ne s'éteigne pas...alors le Message est gravement déformé et les auditeurs ont parfaitement le droit de le contester au nom de l'Evangile.
- L'Envoyé du Christ n'est pas désarçonné par les refus du Message. Il sait que cela ne le vise pas personnellement (sauf s'il dénature le message). - - L'Envoyé du Christ respecte la liberté des destinataires du message. Il ne maudit pas ceux qui le refusent. Il ne devient pas le gourou ou le maître à penser de ceux qui acceptent le Message. - L'Envoyé du Christ accepte les moyens de subsistance qu'on lui donne parce qu'il propose gratuitement le Message qu'il a reçu gratuitement. Il ne cherche pas à s'enrichir personnellement. - - - Il se réjouit des guérisons, relèvements, conversions, remises en marche humaines et spirituelles qu'il constate et en est reconnaissant envers Dieu, leur auteur.
- Il ne se prend pas pour l'auteur des guérisons qui'l constate, des pardons qu'il "donne", des relèvements qui se produisent.
* Terrible conclusion de Marc :
chez ses compatriotes de Nazareth "Jésus na pouvait accomplir aucun acte de puissance". Pour quelle raison ?
Parce qu'on l'a connu quand il était jeune ?
Parce qu'on connaît sa mère, Marie,
et ses frères (Jacques, Josès, et Jude et Simon)
et ses sœurs ?
Parce qu'il n'est plus celui qu'on a connu,
le charpentier à qui chacun pouvait passer commande et sur lequel on exerçait un certain pouvoir ?
Parce qu'il est devenu cultivé au point de pouvoir prendre la Parole après en avoir lu le texte en hébreu ?
Parce qu'il est parti s'installer ailleurs, chez d'autres, des pêcheurs,
parce qu'il a des disciples ?
Parce qu'ils sont déçus de ce qu'il est devenu ? Résultat selon Marc: les gens de sa petite patrie sont "scandalisés" (tombent, buttent).
Jésus semble perdre ses moyens:" Il ne pouvait faire aucun acte de puissance. Il guérit peu d'infirmes en imposant les mains.
Jésus s'étonne même de leur non-foi (littéralement)". Autre façon de dire qu'il découvre la non-foi des gens de sa patrie.
Et Jésus les quitte pour parcourir les villages voisins.
(Comparer avec la finale rapportée par Luc, 4, 25 à 31 causée par l'évocation des étrangers accueillis par Elie en période de famine, le lépreux Syriens guéri par Elisée, les gens de Sidon en bord de Méditerranée...)
*
Quelle belle occasion de
nous demander sur quoi nous fondons notre proximité.
Quelle identité nous donnons-nous.
Quels rejets faisons-nous spontanément ? Fonctionnons-nous dans un système clos de clubs restreints?
Exigeons-nous que les autres soient ce que nous décidons ?
et bcp d'autres questions après avoir médité le texte de Marc...
Jésus agit en bon Pasteur.
- Il renonce à son projet (prendre un temps de repos et de recul avec ses disciples qui rentrent de mission) pour un engagement plus large.
- Il ne refoule pas le mouvement intérieur de compassion qui le saisit en voyant des foules désorientées, ayant perdu le goût de vivre.
- Il parle, il enseigne, il fait réfléchir ces foules en livrant des paroles de sagesse spirituelle. Il essaie de répondre ainsi à leur faim spirituelle, estimant prioritaire ce besoin fondamental de toute personne. Il agit en Berger, en Médecin, en bon Enseignant.
- Il fait réfléchir ses Envoyés ou Apôtres à la plénitude de leur mission: "donnez-leur vous-mêmes à manger ! ": d'abord la Parole de Dieu, sans oublier les besoins corporels.
Les voici désemparés: ils imaginaient que leur mission était terminée et que le temps du repos proposé par Jésus était mérité.
- Jésus leur fait comprendre qu'il a encore besoin d'eux. Non pas pour créer la nourriture - celle-ci est donnée par Dieu à travers Jésus - mais pour la répandre, la communiquer, la mettre à la portée de chacun.
- En voyant tout ce qui reste, ils comprennent que Dieu donne de quoi nourrir toute personne cherchant à connaître le sens des réalités.
Et qu'ils ont à rendre grâce,
à s'émerveiller, à donner sans compter, sans jamais se prendre pour la Source.
À devenir de vrais serviteurs,
utiles, nécessaires, humbles.
Marc choisit les mots qui font penser au Repas eucharistique.(rapporté en Marc 14,12 à 25)
- Jésus choisit le lieu préparé pour le repas.
- Il fait asseoir ses invités: ici sur l'herbe
- C'est en lien avec la fête juive de la pâque, présidée par le père de famille.
- Jésus invente la nouvelle façon de célébrer la pâque, non plus avec un agneau pascal, mais avec du pain partagé, et une coupe de vin.
- Il se livre ainsi entre les mains de ses invités: pain rompu, livré, mis à la disposition de tous: coupe d'alliance à laquelle tous sont invités à boire pour célébrer leur communion d'amour avec Dieu.
- Jésus rend grâce à Dieu (eucharistie, en grec). Il est en communion avec son Père.
- Jésus invite ses disciples à communier entre eux, à faire la paix s'ils sont divisés
- Le repas du Seigneur Jésus est une fête de libération du mal, des esclavages qui assombrissent la vie quotidienne.
- En communiant au pain eucharistique et en buvant à la coupe du vin de l'Alliance, les invités sont nourris, d'abord de l'enseignement de Jésus, et ensuite de sa présence.
***
- Coupé de la source, un fleuve est vite à sec. Séparé du cep, le sarment se dessèche. S'il ne se nourrit pas lui-même du Pain venu du Ciel, le serviteur a les mains vides: il n'a plus grand'chose à offrir au monde.
Information: dans ce texte comme dans l'ensemble de la Bible, tous les chiffres et les nombres sont à interpréter: deux, trois, sept, douze, quarante, cinquante, cent, mille.
En lisant le mot "foule" n'imaginons pas des milliers de personnes. Les maisons de l'époque pouvaient difficilement accueillir plus d'une vingtaine de personnes; en plein air, on pouvait difficilement se faire entendre de plusieurs centaines de personnes.
Marc veut nous faire comprendre ceci: un jour, trois de ses disciples ont vu rayonner la Lumière intérieure de Jésus. Ils ont eu l'intuition de ce qu'il était et de ce qu'il serait de façon définitive. La Parole du Père a confirmé l'origine divine de ce rayonnement. Jésus était plus qu'un libérateur et organisateur comme Moïse, plus qu'un porte-Parole de Dieu comme Elie: Jésus était Fils de Dieu.
***
Pierre, Jacques et Jean ont compris ce qu'ils ont pu ce jour-là. Ils ont certainement parlé de ce moment intense, si bien que trois évangélistes ont écrit ce moment de Transfiguration de Jésus, ce moment où l'Invisible de Lui a été rendu visible.
***
Chacun de nous - peut-être - a déjà vécu un moment similaire où Jésus est entré en relation lumineuse et chaleureuse avec nous. Où nous avons eu l'intime conviction qu'il était un homme exceptionnel que nous avions bien raison d'appeler Fils de Dieu. Qu'il était notre Lumière, le Sens de notre Vie, le Vainqueur de nos faiblesses, le Sauveur auquel peuvent recourir tous les humains.
Moment d'enthousiasme, de bonheur que nous n'avions pas organisé mais qui nous avait été donné.
Et ...nous sommes redescendus de ce Thabor. Les lumières se sont éteintes.
"Il n'y avait là que Jésus", au quotidien.
Mais, grâce à cette expérience, nous ne voyons plus Jésus seulement comme un être humain. Et c'est avec lui que nous plantons notre tente pour traverser les jours de notre destin: jusqu'à en être transfigurés puis ressuscités.
***
Quand nous pressentons ce qu'il y a de meilleur dans nos proches, quand ils nous apparaissent transfigurés, ne pensons pas que nous sommes transportés loin du réel. Il s'agit de moments d'exception où nous percevons le réel invisible trop souvent caché aux yeux de notre coeur.
"Six jours après" quoi?
- Jésus a demandé aux disciples "Pour vous, qui suis-je?" - Pierre a répondu: "Le Messie, celui qui a reçu onction et mission - Jésus annonce immédiatement qu'il devra souffrir, être rejeté par les autorités, mis à mort et être relevé le troisième jour. - Pierre exprime son désaccord sur cette façon d'envisager son rôle de Messie - Jésus le traite d'Opposant à Dieu (Satan, en hébreu) et lui demande de marcher derrière lui et non pas devant comme s'il lui appartenait d'orienter la mission.
Marc nous fait comprendre qu'un jour, trois disciples de Jésus ont vu rayonner sa Lumière intérieure. Ils l'ont vu "métamorphosé".
Ils ont eu l'intuition de ce qu'il était.
La Parole du Père a confirmé l'origine divine de ce rayonnement. Jésus était plus qu'un libérateur et organisateur comme Moïse, plus qu'un porte-Parole de Dieu comme Elie: Jésus était Fils de Dieu.
***
Pierre, Jacques et Jean ont compris ce qu'ils ont pu. Ils ont certainement parlé de ce moment intense, si bien que trois évangélistes ont "décrit", "mis en image" ce moment de Transfiguration de Jésus, où l'Invisible de sa personne a été rendu visible.
*
Ce que Jésus avait exprimé sur son destin six jours plus tôt était apparu aux trois disciples. Le véritable Jésus était à la fois le Fils Bien-Aimé, l'homme livré chaque jour et le Ressuscité, vainqueur de la mort.
*
Le récit de Marc nous fait entrevoir l'Invisible comme "métamorphose" du réel quotidien.
***
Chacun de nous - peut-être - a déjà vécu un moment similaire où Jésus est entré en relation lumineuse et chaleureuse avec nous. Où nous avons eu l'intime conviction qu'il était un homme exceptionnel et que nous avions bien raison de l'appeler Fils de Dieu. Qu'il était notre Lumière, le Sens de notre Vie, le Vainqueur de nos faiblesses, le Sauveur auquel peuvent recourir tous les humains. Moment d'enthousiasme, de bonheur que nous n'avions pas organisé mais qui nous avait été donné. Et ...nous sommes redescendus de ce Thabor. Les lumières se sont éteintes. "Il n'y avait là que Jésus", au quotidien. Mais, grâce à cette expérience, nous ne voyons plus Jésus seulement comme un être humain.
***
Quand nous pressentons ce qu'il y a de meilleur dans nos proches, quand ils nous apparaissent transfigurés, ne pensons pas que nous sommes transportés loin du réel.
Il s'agit de moments d'exception où nous percevons leur réel invisible
trop souvent caché à nos yeux.
9, 30 à 37
Jésus circule en Galilée, loin des foules, comme en secret.
A ses disciples, il enseigne (pour la troisième fois) que le "fils de l'homme" (qu'il est) est livré aux mains des humains, tué, (mis à mort sur ordre des Autorités religieuses et politiques), mais "se relèvera" après trois jours.
Marc témoigne qu'ils ne comprennent pas et n'osent même pas l'interroger sur le sens de ces annonces.
Ils font route vers Capharnaüm.
Une fois arrivés ils entendent la question de Jésus: de quoi discutiez-vous en marchant?
Ils se taisent, n'osant pas avouer qu'une préoccupation les ronge: aux yeux de Jésus, lequel est le plus grand, le plus considéré, le plus important. Malgré plus d'un an de fréquentation de Jésus, qu'ont-ils compris?
Les autres évangélistes relatent la même chose.
Jésus en profite pour transmettre aux Douze l'un de ses enseignements les plus importants, sur lequel il reviendra pendant la montée vers Jérusalem et lors du dernier repas
( Mc 10, 41-45; Mt 20,25-29; Lc 22, 24-27 et Jn 13).
Le premier doit se comporter comme s'il était le dernier et le serviteur (diakonos) de tous.
Jésus symbolise ce commandement
en plaçant un enfant au milieu des adultes en recherche de pouvoir.
Il le serre dans ses bras avant d'ajouter: quiconque accueille un enfant de cette façon, en mon nom, c'est moi qu'il accueille, et celui qui m'accueille, ce n'est pas moi d'abord qu'il accueille mais celui qui m'a envoyé.
Le système, quasi automatique dans les groupes humains, régulant les relations entre ceux qui ont le pouvoir et les autres ne doit surtout pas être la base des comportements entre les disciples de Jésus.
Chacun doit exercer la responsabilité qui lui est confiée.
Personne ne doit en profiter
pour faire sentir son pouvoir, pour en abuser,
pour priver les autres de leur liberté et de leur capacité de collaboration.
Celui qui dirige doit assumer son service sans paranoïa, sans boursouflure de personnalité.
Jésus vivra exactement selon la perspective qu'il enseigne.
Il donnera la preuve qu'il sait à la fois
présider et laver les pieds,
commander et servir.
Il est Seigneur et Serviteur.
Homme livré entre les mains des humains,
assez aimant pour accepter
d'être traité injustement par eux,
non par faiblesse ou naïveté,
mais pour toucher les cœur
et renverser les comportements
qui détruisent les rapports humains.
Voici une prise de position solennelle, sage, divine:
trop souvent bafouée au long des siècles,
y compris par des chrétiens,
dans leur monde religieux
ou hors religion
lorsqu'ils exercent des responsabilités.
***
Pensons également aux actes cachés,
commis par des membres du clergé,
qualifiés de "crimes" désormais au plan civil
envers des mineurs/mineures.
A tel point que le Pape François a envoyé une lettre à tous les fidèles de l'Eglise Romaine
le 21 août 2018
après le rapport de Pensylvanie faisant état de trois mille actions de pédophilie commis par des "prêtres" de cet état américain.
Le Pape François, jésuite, sait ce qu'est un discernement.
Il reconnaît aussi devant le monde entier
et les medias
à la fois la terrible réalité
et l'obligation pour tout membre
de l'église romaine de dénoncer les coupables, d'écouter ceux qui furent leurs victimes,
et de prendre les décisions qui s'imposent
pour stopper la pédophilie
à l'intérieur de l'église romaine.
Enorme engagement
qui lui sera certainement reproché
par certains en Pensylvanie et au Chili.
Suite en cours (ce 22 août 2018)
Ils sont 34 évêques du Chili. Ils ont tous remis leur démission au pape François.
prélats du Chili souhaitent que le Saint-Père statue « librement » sur leur sort, alors que l’Église chilienne est actuellement secouée par un scandale de pédophilie.
Est-ce vraiment une surprise ? Peut-être pas au Saint-Siège.
La conférence épiscopale chilienne a annoncé ce vendredi que les 34 évêques venus à Rome rencontrer le pape François avaient remis leur démission, dans le contexte d’un rapport concernant un scandale de pédophilie au Chili.
« Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous », indique une déclaration lue devant la presse.
« Nous voulons demander pardon
pour la douleur causée
aux victimes, au pape,
au peuple de Dieu et à notre pays
pour les graves erreurs et omissions
que nous avons commises »,
déclarent les évêques,
après trois jours de rencontres
avec le pape au Vatican.
« Nous remercions les victimes
pour leur persévérance et leur courage,
malgré les énormes difficultés personnelles, spirituelles, sociales et familiales
qu’ils ont dû affronter,
auxquelles s’ajoutaient souvent l’incompréhension et les attaques de la communauté ecclésiale »,
ajoutent-ils.
Des « changements » à attendre
Le pape François avait annoncé ce jeudi (16 août 2018)
des « changements »
à court, moyen et long termes
pour rétablir « la justice »
au sein de l’Église catholique chilienne.
Après avoir rencontré à quatre reprises cette semaine au Vatican les 34 évêques chiliens, le souverain pontife leur a adressé une lettre dans laquelle il ne donne cependant aucune piste sur d’éventuelles sanctions contre des prélats,
pour certains soupçonnés d’avoir gardé le silence sur des cas d’abus sexuels.
Le pape tente de réparer le fiasco médiatique de son voyage au Chili en janvier, quand il avait défendu avec force un évêque chilien,
Juan Barros, soupçonné d’avoir caché
les actes pédophiles
du père Fernando Karadima.
9, 38 à 48
Tout part d'un fait de vie rapporté par Jean, l'un des fils de Zébédée.
Quelqu'un s'est permis de chasser des démons (mauvais esprits) sans faire partie du groupe des disciples.
Jésus répond en élargissant les perspectives de Jean: impossible de faire comme nous
et aussitôt après de nous traiter comme des gens dangereux
- en bref, qui n'est pas contre nous est avec nous. La réponse semble fondée.
Mais le problème vient de la version rapportée par Luc 9, 50 selon laquelle Jésus aurait répondu : "Ne l'empêchez pas: quiconque n'est pas contre vous est pour vous".
Dans les deux versions,
Jésus demande de ne pas empêcher quelqu'un de faire du bien.
Mais la motivation est beaucoup plus large chez Luc: il suffit de ne pas agir contre nous.
Luc ne contredit pas Marc. Ils disent pratiquement la même chose, chacun selon sa façon habituelle de parler.
La suite rapportée par Marc (ou collée ici par Marc sans être en rapport évident avec le fait rapporté par le fils de Zébédée) développe un enseignement de Jésus sur la gravité des scandales.
Attention: dans le langage français actuel, le mot scandale désigne un comportement révoltant, ou, du moins, jugé révoltant par celui qui le rapporte: concernant l'abus de pouvoir, la corruption, le faux témoignage, le mensonge, l'élimination d'un ennemi...
Dans le langage biblique et l'enseignement de Jésus, le scandale est un obstacle qu'on place devant les pas d'un aveugle pour le voir trébucher, tomber, et s'amuser de sa chute.
Jésus considère qu'agir ainsi est grave, méchant, dénotant un état d'esprit pervers.
Il développe des exemples ou des choix à faire quand on a été coupable d'acte pervers pour faire chuter les autres.
Jésus utilise les tournures fortes dont ses contemporains comprennent la portée exacte: mieux vaut s'amputer d'un bras,d'un pied, d'un œil.
Et il conclut que ces amputations sont finalement préférables au fait
d'être jeté dans la déchetterie de Jérusalem, appelée alors vallée de Gen Hinnon,
francisé en vallée de la géhenne.
Un endroit à la réputation maudite: des rois de Jérusalem y ont tué certains de leurs propres enfants pour essayer d'obtenir des victoires contre leurs ennemis ou d'autres avantages. ( Lire Jérémie 7, 31-32). Au temps de Jésus, cette vallée est l'image du châtiment qui attend
ceux et celles qui se coupent volontairement de Dieu par leurs actes.
Synonymes: feu éternel, là où il y des pleurs et des grincements de dents.
Attention: certaines traductions ( dont la traduction en français courant, bfc ) emploient le mot "enfer" pour désigner cette maudite "vallée de la géhenne". Effroyable erreur de traduction aux conséquences désastreuse pour le lecteur contemporain qui a entendu parler de "l'enfer" au catéchisme, et dont on a décrit avec des images angoissantes le feu permanent, attisé par des démons incendiaires etc..
Ne sourions pas trop vite: il y a encore des prédicateurs qui prêchent ce type d'enfer , croyant susciter une peur qui rendrait croyant. Ils enseignent leurs propres angoisses, ou leur propre manque de connaissancces bibliques, et non pas la pensée de Jésus rapportée ici par Marc.
Leurs auditeurs ont parfaitement le droit d'aller leur en faire reprocheà la fin de leur prêche...
Un discernement sur nos étroitesses d’esprit.
Nous connaissons tous le réflexe de cataloguer les personnes en deux catégories : celles qui pensent comme nous et les autres. Jusque là, pas de problème majeur.
Mais la tentation vient vite de déprécier les comportements des personnes qui ne nous plaisent pas. Ou de les suspecter de mauvaises intentions. Il en résulte pas mal de perturbations dans les relations sociales.
L’apôtre Jean, fils de Zébédée, pêcheur du lac de Tibériade, a reçu de Jésus le nom de « fils du tonnerre » (Mc 3,17). Tout comme son frère Jacques, il avait certainement du tempérament. Il faisait bloc avec Jésus. Il était porté à cataloguer les gens. D’où sa réaction spontanée « Nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom. Il ne nous suit pas. Nous l’empêchions parce qu’il ne nous suivait pas ».
Voyez comment Jean a tranché : en se prenant un peu trop pour Jésus ! Car il dit précisément que cet homme « ne nous suit pas » : donc il ne fait pas partie de notre groupe, du groupe de Jésus.
Et Jésus ne partage pas l’avis de Jean. Il pose un principe très ouvert, très œcuménique dirions-nous : « Qui n’est pas contre nous est pour nous ». Et Jésus en donne la raison : « personne ne pourra faire un miracle grâce à mon Nom et aussitôt après mal parler de moi ». Il faudrait être bien pervers pour vouloir faire du bien grâce à Jésus et en même temps mépriser Jésus. Une telle distorsion de conscience ne peut pas exister.
Belle occasion pour Jean et donc aussi pour nous de faire un discernement sur nos tendances à mal juger, à classer très vite les bons et les mauvais par rapport à nous, et à exclure au nom d’une certaine complicité de groupe. En parlant ou en décidant au nom du groupe mais sans en consulter les membres. En foudroyant les autres comme l’éclair.
Gardons aujourd’hui et chaque jour présent à l’esprit le principe de Jésus : Qui n’est pas contre nous est pour nous »
10, 1 à 16
Marc situe cet enseignement « dans la région de la Judée et au delà du Jourdain». Jésus sa montée vers Jérusalem. De nouvelles foules se rassemblent.
De nouveaux débats sont lancés par des Pharisiens pour piéger Jésus
au sujet de sa fidélité aux traditions en vigueur.
La question intéresse la foule : un époux peut-il répudier son épouse ? Première réponse de Jésus : qu’est-ce que Moïse vous a prescrit ?
- Simplement de remettre à l’épouse un papier notifiant la répudiation (apostasion, en grec) !
Discernement de Jésus : c’est exact ; mais cela constitue une régression par rapport à ce que le Seigneur a voulu comme lien d’amour engageant l’époux envers son épouse.
Et Jésus cite deux passages tirés des textes fondateurs:
- Gen 1,27:l'humain est "mâle ou femelle", masculin ou féminin, en relation avec l'autre "côté" de l'humain, évidemment pour engendrer ou enfanter, mais aussi pour agir en développant
toutes les potentialités du masculin et du féminin.
- Gen 2.24: chaque personne doit devenir autonome ( cesser de dépendre de son père et de sa mère) pour nouer une relation de type amoureux avec la personne choisie comme époux ou épouse selon le Créateur: relation de communion intense dans l'unité d'une seule chair.
De ces deux citations Jésus tire LE principe fondamental à respecter: «Ainsi donc, ils ne sont plus deux mais une seule chair. Que l'humain ne sépare donc pas ce que Dieu a uni !"
- Puisque Dieu a voulu la communion entre masculin et féminin, qu'on ne les sépare pas,
qu'on ne les oppose pas mais qu'ils se conjuguent.
- Si deux personnes s'épousent selon la volonté de Dieu Créateur, elles sont vraiment unies:
que personne ne s'avise de les séparer.
- Si deux personnes forment un couple selon des perspectives différentes,
n'ayant rien de commun avec la perspective de Dieu-Créateur, elles ne sont pas vraiment unies par Dieu : elles peuvent donc mettre finà leur union, se séparer.
Elles ne divorcent pas puisqu'elles n'étaient pas mariées.
- Les procédures mises en place pour unir ou séparer deux personnes
sont variables (selon Moïse, selon tel organisme religieux, selon tel code civil d'une société donnée). Elles varient au cours des temps et peuvent toujours varier.
Ces procédures ne sont ni déterminantes, ni prioritaires. Elles ne créent pas le
"couple uni selon Dieu", le couple "indissoluble".
*
Voici un enseignement de la plus haute importance. Ne le remplaçons jamais par telle ou telle législation respectable mais d'importance inférieure à cette Loi fondatrice
du couple marié devant Dieu-Créateur: deux personnes libres, autonomes, engagées l'une envers l'autre en leur âme et conscience, selon Dieu.
**
Marc rappelle ici une déclarationde Jésus qui étonna beaucoup
les disciples: les enfants doivent être, pour les adultes, des modèles
d'ouverture à la foi et aux valeurs du "Royaume de Dieu".
Ils sont généralement confiants envers leurs parents, ils comprennent parfaitement qu'ils ont besoin d'eux, ils demeurent spontanés, affectueux, détendus, joyeux.
Chaque adulte devrait cultiver en lui cette attitude envers le Père céleste:
lui faire confiance, l'aimer de façon spontanée, joyeuse, affectueuse.
Jésus constate que les adultes ont souvent perdu cette spontanéité, cet enthousiasme:
ils se compliquent la vie et la compliquent aux autres.
Ils restent froids devant certains cadeaux que l'existence leur offre.
Ils ont donc vraiment besoin de retrouver leur âme d'enfant.
10, 17 à 30
La rencontre de cet homme riche avec Jésus est magnifiquement racontée par Marc qui développe le dialogue sur la difficile liberté du riche (comparer avec Mat 19,16-30 et Luc 18, 18-30).
Voici un adulte, religieusement fort correct, pratiquant les commandements de Dieu, appréciant Jésus comme un "bon enseignant" des choses de la religion.
A tel point que Jésus le regarde droit dans les yeux, l'apprécie et l'aime (Marc est le seul à le dire).
Cependant, leurs routes vont se séparer, provoquant un immense étonnement chez les disciples.
Revoyons les grands moments de cette rencontre mémorable.
- "Pourquoi me dis-tu bon? Personne ne l'est, sauf Dieu!". Jésus provoque. Cet homme parle-t-il ainsi par obséquiosité ou parce qu'il pressent la grande proximité entre Jésus et Dieu?
- L'homme veut "hériter" de la vie éternelle. Un héritage de plus? Une valeur à acquérir et à posséder? Une de plus?
- Jésus le ramène à la condition commune: respecter la volonté de Dieu sans jamais nuire aux autres. L'homme est correct sur ces points.
- Jésus apprécie et lui propose d'aller plus loin en franchissant deux seuils, celui de la générosité (tout donner aux pauvres) et celui de la liberté (accompagner Jésus en disciple). L'homme, désarçonné, perturbé, "s'éloigne, attristé". Pourquoi donc? " parce qu'il avait de grandes possessions".
- Et Jésus analyse les risques de la richesse: le plus important étant de perdre sa liberté, de devenir esclave, d'être possédé par ce qu'on croit posséder, de ne pouvoir ni le vendre,
ni le donner, ni surtout s'en séparer pour devenir disponible, afin "d'entrer dans le royaume de Dieu", c'est-à-dire d'adopter de nouvelles perspectives, de penser à autre chose qu'à la gestion des valeurs, de simplifier son existence, de se libérer du superflu.
Là, tout de suite, maintenant. Par amour de ce Jésus, pour vivre à sa manière, libre d'aimer toute personne rencontrée, de donner son temps gratuitement, de choisir d'abord le bien et le bonheur des autres.
Marc répète: les disciples sont "effrayés", "excessivement impressionnés". Selon eux, Jésus exagère, va vraiment trop loin: impossible de le suivre. Jésus persiste: oui, impossible à l'humain seul, mais possible à l'humain vivant en priorité selon Dieu.
*
Pierre s'en inquiète: et nous qui avons tout quitté pour te suivre ?
Superbe réponse de Jésus: vous aurez cent fois plus que ce que vous avez quitté: dès maintenant, cent fois plus d'amis, cent fois plus de personnes se comportant comme des pères et mères à votre égard, cent fois plus de sœurs, d'enfants et de terres".
L'abondance et non pas le dépouillement. Plus tu donnes, plus tu reçois.
Mais aussi des critiques, des persécutions, des oppositions! Et pour couronner votre existence terrestre selon le Royaume de Dieu, vous recevrez la Vie éternelle".
*Jésus vivait ainsi, parlait ainsi.
Avec la saveur et l'humour qui caractérisent l'homme selon Dieu le Père qui fait tout pour le bonheur de ceux qui croient en lui. La richesse n'est pas diabolique.
On peut être un bon riche, ou un mauvais pauvre. Il faut d'abord regarder à quoi notre cœur est attaché. Sommes-nous encore libres intérieurement ?
Là est la vraie question.
PAUL et JACQUES, répercuteront cet enseignement de Jésus, chacun dans son style.
10, 35 à 45
Cet incident a profondément marqué les esprits. La course aux honneurs hantait les proches de Jésus. Il dut revenir clairement sur ce problème lors du dernier repas (Jean 13, et Luc 22, 24-27), et même après sa résurrection (Actes 1, 6-7).
*
L'heure est grave. Jésus a répété trois fois qu'il va être livré aux autorités religieuses de son peuple. "Ils étaient en chemin et montaient à Jérusalem. Jésus marchait en tête. Ils étaient effrayés, et ceux qui suivaient avaient peur" ( v 32)
Et voilà que deux frères, les fils de Zébédée, se préoccupent de leur propre carrière!
Quel décalage!
Matthieu essaie d'atténuer la responsabilité des deux frères en attribuant la demande à leur mère (Mt 20,20). Ceci corrobore l'hypothèse qu'un certain nombre de femmes accompagnaient Jésus depuis la Galilée, fait inhabituel pour l'époque (voir Luc 8, 1).
*
Jésus réplique avec vivacité: "Vous ne savez pas ce que vous demandez!"
Le dialogue qui suit nous aide à comprendre le sens des expressions "boire la coupe"(amertume et pas seulement joie partagée)
et "être baptisé d'un baptême" (être plongé dans une situation éprouvante).
*
Jésus affirme clairement:
gouverner, diriger, c'est accomplir un service, assumer une responsabilité.
Ce n'est pas d'abord un honneur,
un avantage personnel.
Dans le "Royaume" que Jésus propose,
cela ne doit jamais signifier:
s'imposer, faire peser son pouvoir
sur des sujets, exploiter,
écraser, en profiter pour se faire servir.
Assumer une responsabilité, c'est se mettre au service du développement plénier des autres, aider avec amour et respect.
Les Zébédée ont-ils compris la leçon ?
Les dix autres du groupe des Douze ont-ils compris?
Il faudra toute la puissance de l'Esprit Saint pour amener ces hommes et ces femmes, spontanément ambitieux, à découvrir le vrai sens du service et des ministères
selon le Christ.
La leçon vaut pour les chrétiens de tous les siècles.
Dieu sait si elle fut oubliée par des milliers de simples chrétiens ou de hautes autorités dans les églises chrétiennes.
Le Pape Grégoire (540/604) se définissait comme serviteur des serviteurs de Dieu.
Un de ses successeurs préférait se présenter comme le Pontife suprême assumant tous les pouvoirs du monde.
Tous les pouvoirs peuvent enivrer ,
du plus courant aux plus prestigieux,
y compris hors de la sphère religieuse:
dans le monde politique, syndical, culturel, international et sans limite d'âge, certains n'hésitant pas à garder le pouvoir jusqu'à leur dernier souffle, convaincus d'être irremplaçables.
La leçon donnée par Jésus demeure d'actualité.
Nous pouvons y penser quotidiennement,
en regardant les informations.
10, 46 à 52
Marc rapporte cette "illumination intérieure" de Bartimée (dont le nom signifie fils de Timée).
Marc situe l'événement à Jéricho, dans les jours où Jésus monte vers Jérusalem peu de temps avant d'y vivre sa Passion.
Plus précisément, Jésus vient de traverser Jéricho et commence sa montée vers Jérusalem.
Selon Luc et Matthieu, Jésus arrive à l'entrée de Jéricho où il va repérer Zachée, chef des collecteurs d'impôts, considéré comme un pécheur
et un collaborateur des occupants romains.
Luc et Matthieu racontent le fait dans un style moins vivant que Marc.
Ils ne mentionnent pas le nom propre de Bartimée. Mais c'est bien du même homme qu'ils parlent, précisant que cet aveugle n'a pas été toujours aveugle: jadis, il voyait clair, maintenant il a besoin de recommencer à voir pour cesser de mendier et retrouver une vie normale.
Cet homme avait perdu la vue - à quel âge?- Il avait été obligé de mendier pour survivre.
Il demande donc à Jésus de recommencer à voir, comme jadis, pour cesser de mendier et vivre normalement.
A-t-il entendu parler de Jésus ? Probablement.
Selon Luc il se renseigne quand il entend le brouhaha du groupe accompagnant Jésus.
En choisissant de l'appeler
"fils de David",
il reconnaît en Jésus un
homme de grande qualité,
de haute responsabilité,
marqué par Dieu pour
une mission importante.
Il témoigne aussi d'une grande confiance envers Jésus.
Il a l'audace de braver les remontrances de ceux qui accompagnent Jésus
et veulent le faire taire,
car il les dérange !
Ils ressemblent à ceux qui accompagnent aujourd'hui des personnages importants, cherchant à se faire photographier avec eux,
à figurer sur des selfies.
Tout inconnu étranger au fan club est un gêneur à éloigner, un sans droit.
Il en va tout autrement pour Jésus qui, à l'inverse de ses disciples
et de la foule, perçoit la détresse
de Bartimée, s'arrête,
lui accorde une attention prioritaire
et demande qu'on le fasse
venir tout près de lui.
Jésus se comporte exactement comme le Samaritain dont il a dressé le portrait (Luc 10, 33):
cet homme qui se fait
proche de ceux qui sont loin,
qui inclut ceux qu'on exclut,
qui voit, touche, soigne, panse les plaies des personnes blessés par la vie.
Jésus est plus que David:
il est le Bon Samaritain de l'Humanité...blessé sur la route de Jéricho.
Deux mots définissent les attitudes soulignées par Marc:
- Jésus appelle: il regarde, porte attention et demande qu'on vienne vers lui, qu'on marche avec lui, qu'on devienne son disciple.
- Bartimée suit Jésus, l'accompagne, se met
en route avec lui.
Il prouve ainsi sa reconnaissance permanente et le changement intérieur provoqué par la rencontre personnelle de Jésus. Sa vie est transformée, illuminée.
*
Il peut nous arriver de devenir plus ou moins malvoyants, spirituellement, de stagner
au bord de la route.
Bartimée nous apprend à
crier vers Jésus, à lui demander d'avoir compassion envers nous.
Si nous n'avons pas honte de crier au secours, kyrie eleison,
nous pouvons découvrir
une nouvelle relation avec le Seigneur,
et reprendre la marche avec Lui, comme et avec d'autres disciples.
Nous sommes également invités à crier au secours pour tant et tant de personnes immergées dans des épreuves ou des situations invraisemblables, intenables, qui les accablent, qu'ils en soient ou non responsables.
Le récit de Marc se déroule à proximité de Jéricho:
il nous suggère de devenir de
Bons Samaritains
et d'entrer dans l'expérience spirituelle de Bartimée.
Comme les trois autres évangélistes, Marc relate cette entrée de Jésus dans la ville de Jérusalem.
Observons ses particularités.
Si on s'en tient aux dix chapitres précédents, Jésus n'a jamais mis les pieds à Jérusalem.
Il ne connaît pas cette ville;
il y est peu connu.
Marc souligne la grandeur symbolique de l'événement.
1. Jésus prend l'initiative.
Il envoie deux disciples en avant de lui.
Il demande qu'on lui amène un ânon
( l'animal tellement plus petit que le cheval des triomphateurs, plus petit que l'âne ou l'ânesse, compagnons de la vie quotidienne des gens du peuple).
Assis sur l'ânon,
Jésus avance à la hauteur de la foule;
il ne surplombe personne.
C'est son choix:
rien qui puisse ressembler à un triomphe
ou à un moment d'exaltation.
2. Et pourtant, Jésus parle de lui comme d'un personnage important:
"le Seigneur en a besoin".
Il accepte que certains étendent leurs manteaux sur l'ânon ou sur le chemin: modeste mise en valeur improvisée avec les moyens de la foule.
Jésus accepte qu'on le chante comme
"celui qui vient au nom du Seigneur",
comme le roi du "règne qui vient,
celui de David".
3.Marc termine cette journée par trois lignes étonnantes:
"Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il parcourut du regard toutes choses et, comme c'était déjà le soir,
il sortit pour aller à Béthanie avec les Douze".
*
Que souligne Marc?
Que Jésus n'est pas entré dans la capitale à la façon d'un conquérant mais comme un homme du peuple.
Que ce peuple l'accueille avec grand respect et reconnaît en lui un Juste,
venant de la part du Seigneur.
En homme circonspect,
Jésus observe tout de l'intérieur,
attentif à l'invisible,
aux pensées qui traversent
les cœurs des gens simples
tout comme celui des Autorités
qui le redoutent et vont l'agresser
sans tarder dans cinq controverses
(Mc 11, 27 à 12,44).
Marc terminera ces débats en montrant l'admiration de Jésus devant la générosité d'une veuve qui a mis dans le trésor du temple "tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre".
*
En Jésus, Dieu se montre l'un de nous.
Il cultive l'authenticité.
Il ne se protège pas:
il se met à notre disposition.
Il s'offre, sans rien exiger en retour.
Telle est la grandeur de Dieu.
Quel contraste
avec nos
besoins de paraître !
Vous êtes désarçonnés par ce passage de l’évangile ? C’est normal car il se réfère à des habitudes totalement étrangères à notre culture. Essayons d’y voir clair.
Les Sadducéens étaient des Juifs plutôt conciliants avec le pouvoir romain, assez liés à l’aristocratie dirigeant le Temple. Plutôt conservateurs en matière de religion, ils s’intéressaient seulement aux cinq premiers livres de la Bible, sans tenir compte des Prophètes et des Sages qui avaient progressivement ouvert les esprits à l’idée de vie après la mort et de résurrection. Ils étaient opposés aux Pharisiens et à Jésus sur ce point.
Ils veulent donc, ce jour-là, tourner en ridicule l’idée de vie après la mort. Ils imaginent une situation rocambolesque qui pourrait se présenter à partir de l’application de la loi du lévirat. Celle-ci était en vigueur non seulement dans le monde Juif mais aussi chez d’autres pays du Moyen Orient. Quand un homme mourait sans avoir eu d’enfant mâle, son frère se devait d’épouser la veuve pour susciter une descendance réputée être la descendance du défunt. Les raisons de cette loi étaient claires : préserver la postérité dans les populations à survie menacée - et assurer par l’héritage la stabilité des biens. Lisez dans le Deutéronome 25, 5-10, les précisions concernant cette loi et les sanctions appliquées au beau-frère (en latin, lévir, d’où lévirat) de la veuve qui refusait de lui susciter une descendance.
Les Sadducéens échafaudent l’hypothèse invraisemblable selon laquelle sept frères meurent sans avoir suscité de descendance à leur unique belle-sœur, sept fois devenue veuve : sept fois, chiffre symbolique d’une situation portée à son comble ! S’il y a une vie après la mort, disent les Sadducéens, elle sera la veuve de sept hommes : duquel sera-t-elle alors vraiment l’épouse puisque la polygamie n’est pas admise ? La résurrection susciterait des situations ridicules, impensables. La résurrection n’est donc pas possible, concluent les Sadducéens
Jésus rétorque en opposant trois arguments aux Sadducéens.
1° Dans l’ère à venir, après la résurrection, il n’y aura plus besoin de préserver l’avenir de la population. La mort n’existera plus. A ce titre, plus besoin d’épouser ou d’avoir des enfants. Autrement dit, votre question ne se posera plus. Vous êtes donc dans l’erreur, avec une bonne dose de mauvaise foi avec cette hypothèse d’une femme sept fois veuve sans enfants.
2° Vous ne connaissez pas les Saintes Ecritures. Il n’y a pas que les cinq premiers Livres. Vous ignorez totalement ce qu’ont dit les Prophètes et les Sages dans le reste des Ecritures, notamment les livres de Daniel ou des Martyrs d’Israël (Maccabées) où il est question de résurrection.
3° Réfléchissez au passage du livre de l’Exode parlant du Buisson ardent qui brûle sans se consumer. Moïse a vu cette manifestation symbolique d’une vie et d’une activité hors du commun, signes de la Puissance et de l’Eternité de Dieu. Et il a entendu la Voix de Yahvé se définissant comme « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », morts depuis des siècles. En se présentant ainsi à Moïse, comme le Dieu des Vivants, Yahvé a dit qu’Abraham Isaac et Jacob vivaient toujours en Dieu, grâce à la puissance de Dieu. L’évangéliste Luc ajoute : « Tous, en effet, vivent pour Lui » (Lc 20,38)
Et Jésus conclut vertement : « Vous êtes complètement dans l’erreur ». Matthieu et Luc précisent que les scribes et les foules sont frappés d’étonnement admiratif devant cet enseignement de Jésus.
Dieu des Vivants, Tu es assez Puissant pour faire triompher la Vie par-delà la mort en ressuscitant les Humains. Donne-nous de croire en la Résurrection de Jésus, premier-né d’une Humanité que Tu appelles à la Résurrection. Eclaire nos esprits quand ils formulent doutes et objections contre l’idée de résurrection. Apaise nos cœurs lorsque la certitude de la mort nous tourmente. Et fais que nos existences, aujourd’hui, soient porteuses des valeurs dignes de Résurrection et de Vie éternelle. Amen.
Tous les chrétiens se posent un jour la question : qu’est-ce qui est le plus important dans la religion ? Le carême, la messe du dimanche, l’usage de la sexualité selon les principes édictés par les papes, etc ?
Le spécialiste de la loi qui questionna Jésus était préoccupé par les centaines de prescriptions imposées par la religion de son époque. Où était l’essentiel en tout cela ? Où était la vraie fidélité à la pensée de Dieu ?
Jésus et le spécialiste vont tomber pleinement d’accord. Parmi les centaines de pages de la Bible, deux passages disent l’essentiel, en employant le même mot : l’essentiel c’est d’aimer au sens précis d’aimer d’agapè, de vouloir du bien à celui qu’on aime, de faire du bien à ceux qu’on aime.
Jésus et le scribe sont également d’accord sur ceux qu’il s’agit d’aimer : en premier et d’abord Dieu, le Seigneur, Yahvé, celui qui est, qui était et qui sera : l’Unique de siècle en siècle. Ils emploient quatre mots pour décrire l’ampleur de cet amour envers Dieu, ses quatre dimensions : l’amour pour Dieu doit occuper tout notre cœur, toute notre âme, toute notre intelligence, toute notre force. Et, encore : il faut demeurer constamment en état d’écoute de ses paroles : marcher, se lever, se coucher, décider, éduquer ses enfants en fidélité avec les pensées de Dieu. En vivant ainsi, le croyant rend à Dieu le meilleur du culte et des pratiques religieuses. Il est fidèle à l’essentiel : il est aimé de Dieu. Voilà pour le premier commandement. (Deut 6, 4-9)
Et le second – donc celui qui vient après- tout en s’appuyant sur le même mot, aimer d’agapè - et donc qui est en harmonie avec le premier : aimer son prochain comme soi-même. (Lév 19,17-18)
Dans la parabole du bon samaritain Jésus précise que celui dont je dois me faire proche est prioritairement celui que je vois en grande difficulté. (Luc 10,29-37)
Mais, dans le dernier entretien avec ses disciples, Jésus modifiera ce commandement en disant : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». (Jn 15, 11-17)
Alors, ne reposons pas sans arrêt la question de savoir ce qui est et doit demeurer prioritaire dans la religion chrétienne. Nous avons la réponse du Fils de Dieu, la plus haute Autorité qui soit. Ecoutons-le en toute confiance. Ne perdons pas le nord devant les multiples prescriptions suggérées ou imposées par nos autorités religieuses du moment. Allons toujours à l’essentiel !
Et soyons heureux de voir que l’essentiel est finalement facile à comprendre.
Investissons dans cet essentiel notre cœur, notre âme, notre pensée, notre force.
Sans jamais oublier de donner à Dieu la première place – et sans jamais dissocier l’amour de Dieu et l’amour des autres.
Marc situe ces interventions de Jésus à Jérusalem, après l'entrée de Jésus dans la joie des rameaux, après plusieurs controverses musclées avec des scribes.
On peut y voir une sorte de conclusion donnant du relief à deux convictions importantes de Jésus.
1. Il ne faut jamais croire sur paroles les spécialistes des questions religieuses (ici les scribes). Leur culture est grande, mais leur pratique contredit ce qu'ils disent. Ils seront jugés sur leurs actes et non sur leurs diplômes ou leur audience.
"Ils subiront la plus rigoureuse condamnation" (v.40).
Notamment parce qu'ils dévorent les biens des veuves (attachement à l'argent et abus de faiblesse !)
et prétention ostentatoire (ils cherchent toujours à bénéficier de privilèges)
2. Les valeurs véritables habitent souvent les personnes que personne ne remarque: ici une veuve pauvre et généreuse.
La pauvreté réelle de celle qui n'a plus d'homme pour subvenir à ses besoins ou à sa protection est évidente: elle n'a plus que quelques misérables piécettes.
Mais sa générosité réelle dépasse de tous les riches: c'est la générosité du coeur qui se dépouille de quelque chose d'essentiel - et non d'un superflu facilement remplacé.
Elle donne " ce qu'elle a pour vivre, pour subsister": seul un amour intérieur brûlant peut expliquer une telle générosité.
Jésus attire donc l'attention sur elle et non sur les riches donateurs...dont les listes de donation seront proclamées et admirées.
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Qu'est-ce qui suscite notre admiration au quotidien ?
Les salaires exorbitants de certains ?
La générosité des personnes inconnues qui vivent quotidiennement le partage?
Et moi, quand je donne ?
Et moi, qu'est-ce que je donne ?
Relisons tout ce chapitre 13 pour le mieux interpréter.
Contexte: un disciple s'émerveille devant le temple, flambant neuf. Jésus répond: tout sera détruit. Quatre disciples questionnent: quand? et quels signes pour savoir quand l'événement se produira ?
Jésus donne alors non pas une réponse mais plusieurs avertissements qui se termineront par une seule précision: "cette génération ne passera pas avant que tout cela n'arrive" (v.30)
Effectivement, le temple sera incendié le 29 août 70. Le contexte historique sera effroyable: révolte juive contre les exactions romaines à partir de 66, siège de Jérusalem par les armées romaines, famines, maladies et épidémies déciment les habitants de Jérusalem. La révolte juive définitivement mâtée par les Romainsen 74.
A Rome, Néron est empereur depuis l'âge de 17 ans, en 54, et se suicidera à 31 ans en 68. La ville de Rome est livrée aux flammes, 18-24 juillet 64.
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Jésus évoque cette période dramatique en utilisant le style "apocalyptique" cher à quelques prophètes comme Daniel qui a connu la persécution grecque des années 163-164 et la riposte juive.
Ce style révèle et cache, à force d'images amplifiées: le soleil s'obscurcit, les étoiles tombent sur terre, les montagnes s'effondrent, il n'y a jamais eu détresse pareille depuis le début du monde et il n'y en aura plus de pareille, etc. Paroxysme. ( Dan 12, 1-3, Esaïe 13,10; Ez 38,20; Joël 4).
Ce style annonce les relations dégradées entre tous: oppresseurs et opprimés, entre gens de mêmes familles ne partageant pas les mêmes options politiques ou religieuses.
D'où les avertissements donnés par Jésus:
-que personne ne vous égare
- restez sur vos gardes: on peut vous déférer aux tribunaux,
- veillez, ne soyez pas inconscients
- priez pour les personnes les plus exposées, les femmes enceintes
- fuyez et mettez-vous à l'abri quand vous verrez la guerre s'embraser,
- ne bravez pas le danger, ne vous exposez pas inutilement,
D'où aussi les solidités que la foi donnera :
- l'Esprit vous soufflera ce qu'il convient de dire,
- vos paroles seront un témoignage en ma faveur
- la Bonne Nouvelle sera proclamée à toutes les nations (effectivement, Paul et d'autres auront évangélisé le monde grec et romain avant les années 65)
- sachez que ce sera l'heure d'un nouvel enfantement du monde, marqué par l'accueil accordé au Fils de l'Homme (nom que se donne Jésus en évocation de Daniel 7, 13-14; 12, 5-13). Ce ne sera pas la fin du monde, mais le début d'un monde nouveau, d'une ère nouvelle.
- surtout, surtout, ne vous endormez pas, restez vigilants, observez les signes des temps,
- et ne vous laissez pas emporter par des peurs paralysantes,
- quiconque tiendra jusqu'au bout sera sauvé.
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En relisant avec ces clés le chapitre 13, on y perçoit un enseignement de Jésus qui décrypte le sens de l'histoire, qui avertit solennellement, et qui laisse entrevoir l'avènement d'un monde relationnel nouveau entre les personnes et avec Lui, et non pas la disparition de la planète terre.
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A chaque époque de l'histoire, un certain nombre d'éléments évoqués par Jésus invitent à se réveiller, à prendre conscience des drames vécus par de grandes foules humaines, à combattre les dominateurs ou persécuteurs, à durer dans la confiance et l'espérance pour que beaucoup soient sauvés.
Jésus vient d'évoquer la proximité d'événements impressionnants qui accompagneront la venue du Fils de l'homme sur les nuées .
Comme beaucoup à son époque, il choisit des expressions conventionnelles, poussées à l'extrême (v.24-27, style apocalyptique, accompagnant une révélation de Dieu, cf Daniel 7).
Le Fils de l'homme vient en permanence: dans certains grands moments de l'histoire pour sauver des multitudes- dans la conscience de chaque humain, quand il se pose des questions sur la foi en Dieu - quand il choisit de croire au Christ Jésus - quand l'Humanité parviendra à son terme.
Deux comparaisons,
- celle du figuier, pour détecter les signes de la venue du Fils de l'homme,
- celle du maître de maison parti en voyage, pour inviter chaque personne à faire ce dont elle a la charge, son "devoir d'état" (familial, professionnel, religieux, social, humanitaire)
Et une conclusion sous forme de conseil impératif: veillez ! Restez en attente, ne vous endormez pas, ne sombrez pas dans la passivité paresseuse. Jésus le dit dans de multiples contextes, tout comme le Bouddha, "l'éveillé".
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Observons que Marc place ces paragraphes comme conclusion de toute la vie publique de Jésus, avant de commencer la seconde partie de son Evangile sur "passion-résurrection". Il suggère ainsi que Jésus s'est pleinement manifesté comme Fils de l'Homme et Fils de Dieu dans les événements de sa passion et de sa résurrection.
Quiconque choisit de croire en ce Seigneur Jésus sera sauvé; il entrera sur le chemin qui conduit à la Vie dès maintenant et pour toujours (16,16)
Marc relie certains éléments constituant nos Eucharisties.
1. L'ambiance est celle d'un repas pascal du Judaïsme: mémorial de la libération de l'esclavage, enthousiasme de se mettre en marche vers un avenir de liberté, moment fort, célébré en famille sous la présidence du plus ancien et rassemblant toutes les générations.
Jésus, en Juif fidèle, a mangé cette pâque (agneau pascal), ce rite de passage.
2. Jésus préside. Il évoque le passé de son Peuple. Il prend la Parole. Il explique le présent, avec ses inquiétudes. Il dévoile les pensées de Judas, de Pierre...et des autres. 3. Après le repas pascal du Judaïsme, Jésus innove en créant les rites et les signes visibles de SON propre repas.
- Il rend grâces pour le Pain et pour la Coupe.
- Il se livre entre les mains des disciples en affirmant que son corps est offert, que sa vie est donnée comme un pain rompu. Nourriture pour la marche à venir, pour se libérer de tout esclavage.
- Il propose cette Alliance d'Amour sous la forme d'une coupe de vin (évoquant le sang qui ratifia l'Alliance du Sinaï , Ex 24).
Il affirme que ceux qui y communient consciemment, volontairement, amoureusement, sont libérés de leurs péchés.
4. Jésus proclame que ce repas fait entrer dans le Royaume que Dieu veut instaurer entre Lui et l'Humanité.
L'avenir prend corps: il se construit.
5. Fortifiés par ce repas, les disciples sont invités à se lever, à reprendre la marche, en affrontant les joies et les peines de la vie, avec courage et espérance. Chaque Eucharistie constitue un temps fort d'écoute de la Parole, d'action de grâce et de communion.
Une invitation à la "livraison" de soi par amour.
Une célébration qui fait advenir le "Règne de Dieu".
Non pas une récompense pour des justes, mais une proposition de guérison pour pécheurs en marche.
Question :
la répétition quotidienne de la célébration eucharistique devenue la spécialité des catholiques romains favorise-t-elle
une accoutumance,
un approfondissement de piété participative
ou une routine qui la banalise ?.
Personne n'a été témoin de l'instant de la résurrection. Chaque évangéliste a choisi des signes montrant ce qu'on peut appeler le résultat permanent et définitif de cet instant: Celui qui fut crucifié est désormais Vivant, définitivement. Il est devenu
LE VIVANT, LE RESSUSCITE,
CELUI QUI FAIT VIVRE.
- le tombeau est ouvert: ce n'est plus une tombe scellée sur un cadavre.
- le tombeau est habité par un "jeune homme", "lumineux" , "assis à la droite". Evocation du Ressuscité "assis à la droite de Dieu"?
- ce jeune homme annonce le Message de résurrection: "Vous cherchez Jésus ? Il n'est pas ici ! Allez dire à ses disciples, y compris à Pierre...
- mais ils ne les crurent pas
- alors qu'elles, les femmes, premières porte-parole du Message de la Résurrection, comprennent qu'il s'agit là d'une réalité absolument imprévisible et pleinement réaliste: elles comprennent qu'elles ont touché le Mystère même du Dieu de la Vie: elles en sont toutes tremblantes, stupéfaites, muettes dans un premier temps.
***
Marc témoigne en pleine communion avec Pierre, pense-t-on généralement. Il mentionne Pierre parmi les premiers concernés et les premiers "lents à croire" un message venant de femmes.
Parmi les fidèles disciples du Christ, d'hier à aujourd'hui, reconnaissons que les femmes tiennent la première place. Reconnaissons que le message de la Vie et de la résurrection les touche particulièrement...et qu'elles ont toujours mission, donnée par le Ressuscité, d'entraîner la foi des autres disciples.
Si le Christ leur a donné cette place, qu'aucune prescription de l'Eglise du Christ ne les en prive!
+
Selon les manuscrits plus anciens, ainsi se terminait l'évangile de Marc
Les versets 9 à 20 auraient été ajoutés en utilisant d'ailleurs les évangiles de Luc et de Matthieu.
Homélie de la nuit pascale
31 mars 2018
« Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau, parce qu’elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne car elles avaient peur ».
Etonnante cette phrase qui termine le récit de la résurrection de Jésus dans l’Evangile de Marc !... Peut-être pas si étonnante, la peur de ces femmes…
Mais enfin, où est Jésus ? Elles l’ont accompagné jusqu’à la croix : elles l’ont vu mis au tombeau, elles ont été plus courageuses que les hommes qui l’ont tous abandonné… sauf le disciple que Jésus aimait.
On a tué un innocent, de façon atroce, sans motif de condamnation… Personne pour le défendre… Pourtant il n’a toujours parlé que d’amour…
Il y en a des milliers de par le monde encore actuellement, comme Jésus, bafoués, spoliés :
des paysans à qui on vole les terres pour enrichir les riches,
des gens qui cherchent à mieux vivre et qui deviennent migrants dans tous les pays du monde,
17 jeunes américains abattus par un camarade à cause de la vente libre des armes à feu dans leur pays,
des millions de personnes qui meurent de faim, parce que les nantis ne partagent pas facilement,
des personnes qu’on met en prison, qu’on torture, qu’on tue, parce qu’elles dénoncent des injustices,
une femme qu’on assassine parce qu’elle est juive…
et puis des gens qu’on massacre à cause d’un idéal indéfendable de djihadisme…
Mais enfin, les femmes constatent que le tombeau est vide : il faudra du temps pour comprendre et croire que Jésus est vivant, vainqueur du mal et de la mort.
Voilà que renait l’espérance : Jésus est vivant et il ‘ressuscite’ pour ainsi dire dans tous les coins du monde :
des gens se lèvent pour contrer l’action des voleurs de terre…
des migrants sont accueillis et défendus, même chez nous où ils ne sont pas vraiment nombreux… et pas toujours acceptés…
des centaines de milliers de jeunes en Amérique se font entendre pour vivre en paix,
des gens se mobilisent pour que tous les humains arrivent à manger convenablement,
des prisonniers injustement incarcérés sont défendus : des pétitions sont produites par internet, signées par des milliers de personnes…
une marche blanche en protestation contre l’assassinat de cette femme juive…
un gendarme prend la place d’une personne prise en otage, il évite ainsi d’autres massacres par un jeune radicalisé, mais il va y donner sa vie.
Et voilà qu’on rend un hommage national à ce héros : on reprend courage à cause de son courage, et on se prend à penser qu’il y a encore des gens pour faire renaitre l’espoir.
Et, en effet, on prend conscience qu’il y a encore et toujours des personnes qui donnent leur vie partout dans le monde pour que tous les humains soient heureux.
Jésus est toujours vivant ! Il ‘ressuscite’ encore dans notre monde, c’est lui, Jésus, qui le dit :
« J’avais faim, tu m’as donné à manger…
j’étais un étranger, tu m’as accueilli…
j’étais nu, tu m’as habillé…
j’étais malade, j’étais en prison, tu m’as rendu visite…
Chaque fois que tu l’as fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que tu l’as fait ».
Ces femmes étaient venues rendre hommage à un mort dans son tombeau, elles étaient tournées vers le passé, enfermées dans leur souffrance et dans la mort de leur ami…
Voilà qu’il leur faut célébrer une naissance : le tombeau n’est plus fermé, il est ouvert ! et il leur faut annoncer la nouvelle au monde… Une naissance ? Pas facile, cet accouchement !
C’est une invitation pour nous…
Au lieu de nous poser des tas de questions sur notre foi : est-ce que j’ai la foi ? est-ce que je n’ai plus la foi ? comment Jésus est ressuscité ? est-ce qu’il y a des preuves ?...
Avec ces questions-là nous restons enfermés dans le tombeau de nos doutes.
« Allez dire à ses disciples : il vous précède en Galilée »
La Galilée, c’est notre monde, c’est aussi là où nous vivons quotidiennement : c’est là que Jésus nous précède.
Il est toujours présent avant nous : nous avons à le découvrir et à l’annoncer en vivant de son Amour pour les autres.
Alleluia !
Paul Groisard, prêtre retraité
Saint Gilles Croix de Vie (85800)