Jerome


Jérôme


Ne cherchez pas Jérôme dans votre Bible: vous ne l’y trouverez pas. Mais notre émission sur “les mots de la Bible” juge indispensable de présenter celui qui traduisit en latin toute la Bible à partir de l’hébreu: c’était au Vè siècle.


Jérôme fut un homme peu banal, ultra connu et reconnu par les plus grands de son temps. Honoré comme patron des traducteurs.

Il naît vers (340 ?)345 à Stridon, l’actuelle Croatie. Il part à Rome  à l’âge de 12 ans, y fait de brillantes études latines et se prépare à faire carrière dans l’empire romain. La langue latine commence à remplacer le grec dans les célébrations chrétiennes. Le christianisme s’impose de plus en plus.Athanase d’Alexandrie, Hilaire de Poitiers, multiplient les publications  autour des questions concernant le Christ et l’Esprit Saint. Martin fonde le monastère de Ligugé. Quelle époque !

Jérôme part à Trêves, capitale de l’empire, pour y entamer sa vie professionnelle. Il y rencontre des moines: c’est le coup de foudre. Jérôme se fait baptiser à l’âge de 20 ans, à Rome. Cette même année 366, Damase devient pape (+ 384). De 25 à 29 ans, Jérôme fait partie d’une communauté en Vénétie. A 30 ans, le voici en Syrie, à Antioche: il s’arrête chez Evagre, riche propriétaire d’une bibliothèque. Jérôme apprend le grec et la belle littérature latine. Une voix intérieure le critique :”Tu es cicéronien, tu n’es pas chrétien”. Nouveau retournement; Jérôme part dans le désert de Chalcis où il vit en anachorète.(374-378) non sans voir affluer les souvenirs de sa vie mondaine passée: les peintres le représentent souvent dans ce désert, contemplant un crâne, et bénéficiant de la présence d’un lion paisible.

A 33 ans, virage décisif: Jérôme étudie pendant 4 ans l’Ecriture sainte à Constantinople (378 à 382) , sous la direction de Grégoire , fils de l’évêque de Nazianze, ordonné prêtre sur ordre de son père (362) et par la suite évêque de Nazianze (371)  puis de Constantinople (379-381), ami de St Basile et de Grégoire de Nysse.Là se déroule en 381 le second concile oecuménique.. Jean Chrysostome y est ordonné diacre. L’évêque Grégoire démissionne pour revenir à la vie monastique..

En 382,  Jérôme arrive à Rome, secrétaire du pape Damase qui le charge de réviser la traduction latine des évangiles. Il a moins de 40 ans. Depuis 2 ans, le christianisme est devenu religion officielle de l’empire. Jérôme forme un certain nombre de femmes à la lecture de la Bible, dont la riche veuve Marcella de l’Aventin. Il promeut la vie religieuse pour les femmes,  polémique contre les prêtres romains faisant carrière, contre les penseurs marqués par l’arianisme ambiant, écrit des commentaires sur la Bible..

Le pape Damase meurt le 11 décembre 384.Parce qu’il fut secrétaire du pape, les peintres ont représenté Jérôme habillé en cardinal: mais les cardinaux n’existaient pas à cette époque.. Jérôme s’est déjà fait beaucoup d’adversaires à cause de son tempérament ombrageux et de sa plume acerbe. Mais beaucoup sont pour lui des amis fidèles, notamment des femmes romaines. Certains se moquent de ce faux moine entouré de femmes.

Il s’embarque  à Ostie , en août 385 comme pèlerin, avec Paula et sa fille Julia Eustochium.Les voici d’abord à Antioche, puis à Jérusalem, ensuite en Egypte, à Alexandrie avant de se fixer à Bethléem. Paula distribue sa fortune, fonde un monastère de femmes (bientôt 50 moniales) puis un autre pour hommes.: elle construit une école, un hospice, une tour de refuge en cas de danger.

Jérôme va passer 35 ans à Bethléem, travaillant à la traduction de toute la Bible hébraïque en latin de qualité. Travail considérable et si apprécié que cette traduction latine, appelée Vulgate, sera choisie comme traduction officielle par l’Eglise romaine lors du Concile de Trente. Notons que Paula et d’autres femmes du monastère apprennent aussi l’hébreu pour mieux lire les saintes Écritures. Tout ce petit monde se nourrit de la Bible. Un rabbin juif aide Jérôme à mieux connaître l’hébreu et l’araméen pour améliorer sa traduction latine.

L’activité intellectuelle de Jérôme est alors considérable. Il constitue la référence intellectuelle et spirituelle pour de nombreuses personnes, femmes notamment, en Terre sainte et au-delà. Il entretient de multiples correspondances, notamment avec Augustin, baptisé à 33 ans avant d’être choisi comme évêque d’Hippone (Bône, Annaba), en Afrique du nord: avec Ambroise, préfet de Milan, choisi comme évêque par le peuple de Milan alors qu’il était  catéchumène, baptisé et ordonné évêque dans la foulée à l’âge de 34 ans. Il combat les idées de Pélage, de Ruffin, d’Epiphane et de Jean, évêque de Jérusalem qui l’excommunie pour un temps.

Paula meurt en l’année 404. Jérôme en garde une profonde tristesse.En 410, Alaric, roi des Wisigoths, pille la ville de Rome. Mauvais pressentiment pour Jérôme qui ne retrouvera plus la sérénité.Il meurt à 79 ans, en 419 ou 420, laissant le souvenir d’un mauvais caractère, d’un écrivain peut charitable envers ses contradicteurs, mais ayant accompli cette oeuvre remarquable qui demeure: assurer la traduction de toute la Bible à partir des langues originales dans lesquelles furent écrits les 73 livres de cette bibliothèque millénaire.

Voici pourquoi il nous fallait évoquer Jérôme, l’homme de la Vulgate.


L’un de ses phrases souvent citée: “Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ”.


JONAS


Ce livre biblique comporte seulement quelques pages, mais sa puissance d’interpellation s’avère considérable.

Nos Bibles le rangent parmi les livres des prophètes, mais on n’y trouve  aucune indication de date, à la différence des vrais livres prophétiques, toujours situés dans l’histoire et rapportant des paroles prononcées par ces prophètes.

Pourquoi cette différence notable ?

Parce que le livre de Jonas a toutes les caractéristiques d’un livre rédigé  non pas à partir d’événements historiques mais composé une superbe histoire destinée à  faire passer un message inédit.

Voici la trame du livre.

Un juif appelé Jonas reçoit de Dieu la mission de partir à Ninive, la grande capitale ennemie qui fut un lieu de déportation des juifs (les vestiges de cette ville se trouvent près de Mossoul, dans l’Irak actuel) . Jonas doit annoncer la destruction de cette ville  car ses habitants sont pleins de mal et de violence. Or Jonas désobéit froidement: il part vers la côte méditerranéenne, s’embarque sur un navire de commerce : Dieu fait lever une tempête terrible, et l’équipage, constitué de païens, jette à la mer le pauvre Jonas considéré comme coupable puisqu’il fuit son dieu. Un gros  poisson, sur l’ordre de Dieu, avale Jonas et le conserve trois jours et trois nuits, juste le temps nécessaire pour que Jonas se tourne enfin vers Dieu  au lieu de lui battre le froid. Dieu donne alors au poisson l’ordre de vomir Jonas sur le rivage . Et Dieu répète l’ordre de mission: Pars à Ninive!  Jonas obéit et annonce aux habitants la prochaine destruction de leur ville. Miracle stupéfiant: la ville se met en prière, animaux y compris et les autorités civiles demandent que tous abandonnent le mal et la violence pour sollicite le pardon du Dieu de Jonas. Furieux et désarçonné par cette conversion de ceux qu’il estime définitivement mauvais, Jonas critique son Dieu, boude aux portes de la ville. Pour le faire réfléchir, Dieu fait pousser un arbuste qui protège le crâne de Jonas, et, dès le lendemain, Dieu fait périr l’arbuste. Jonas récrimine encore contre Dieu. Le livre s’achève sur une question que Dieu pose à Jonas: “Tu t’intéresses à un arbuste banal . Comment ne comprends-tu pas que moi, Dieu, je m’intéresse à la vie et à la conversion de toutes les personnes humaines, même si elles ne me connaissent pas ?”

Messages multiples: Jonas a tout faux quand il imagine Dieu comme une autorité chargée de punir les méchants. En réalité, Dieu cherche d’abord leur amélioration , il en tient compte et se montre toujours prêt à changer d’avis pour leur bien . Dieu n’a pas d’ennemis définitifs: jamais il ne désespère,  il pardonne sans délai à ceux qui se tournent vers lui. Quant à Jonas, il est dépeint comme un piètre croyant, un prophète infidèle à sa mission, un pauvre petit bonhomme ne s’intéressant qu’à sa propre histoire, incapable de s’ouvrir aux autres, et surtout pas à ses ennemis héréditaires: un homme bétonné dans ses fausses certitudes, incapable de s’adapter à Dieu et aux humains tels qu’ils sont. Il est enfermé dans son colombier: Jonas, en effet, signifie colombe en hébreu.

Jésus connaissait bien  cette histoire de  Jonas. Il en parlé dans un contexte polémique envers certains de ses contemporains  lui demandant des signes miraculeux pour croire. Vous n’aurez pas d’autre signe que cette histoire de Jonas, riposte Jésus: Vous verrez un jour les païens se convertir, à l’image des gens de Ninive et des marins se mettant à prier Dieu , tandis que vous, comme Jonas, vous vous enfoncerez dans le refus de croire.  Vous verrez aussi le fils de l’homme séjourner en terre avant de ressusciter, au peu comme Jonas séjourna dans le poisson avant de revenir à la vie: mais vous refuserez de croire que le fils de l’homme est le Fils de Dieu mort et ressuscité  pour ouvrir le chemin de la vie éternelle et du salut à ceux qui croiront en lui.

Dès le IV ème siècle, l’histoire de Jonas a été sculptée sur certains tombeaux chrétiens .Elle exprimait à la fois la résurrection de Jésus, l’ensevelissement et la sortie des eaux du baptême pour  le croyant adulte renaissant à une vie nouvelle , la foi en la résurrection des morts, l’importance de la prédication chrétienne à l’ensemble de l’humanité que Dieu aime et veut conduire à la vie.

Alors, l’histoire de Jonas est-elle vraie? Parfaitement vraie au niveau des messages qu’elle transmet et dont la justesse prophétique éclate depuis des siècles..

Merci au juif croyant plein d’humour qui fut inspiré au point d’imaginer cette histoire invraisemblable dans ses détails : il a ainsi osé  questionner les croyants sur les comportements qu’ils prêtent à Dieu dans son rapport avec l’ensemble des humains. Son petit livre est redoutablement efficace.


Libérer


Fort nombreux sont les synonymes français du verbe libérer: par exemple affranchir, délier, délivrer, détacher; émanciper, racheter, relâcher, relaxer, tenir quitte. Dans la Bible grecque nous retrouvons: délier, relâcher, pardonner, délivrer, rendre libre, sans oublier les substantifs rachat, rédemption, libérateur, sauveur


Le nom de Jésus signifie:”Yahvé sauve”. Joseph reçoit l’ordre de l’appeler ainsi car “c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés” (Mt 1.21)Telle sera sa mission principale.

Jésus le dit à ses compatriotes de Nazareth :”L’Esprit du Seigneur est sur moi...Il m’a envoyé proclamer aux captifs la délivrance...renvoyer libres les opprimés” (Lc 4.18) Jésus le répète:”Si le fils de l’homme vous affranchit, vous serez réellement libres... La vérité vous rendra libres” (Jn 8.32-36)  Et Jésus se définira comme La Vérité et le Chemin. (Jn 14.6) Il reprend le vocabulaire ancien des libérations de prisonniers contre rançon:”Le Fils de l’homme est venu pour donnr sa vie en rançon pour une multitude” (Mt 20.28).

Manifestement, selon le regard que Jésus porte sur l’être humain, celui-ci subit de nombreuses dépendances intérieures: il a besoin d’en être libéré. Esclave du mensonge il doit être affranchi par celui qui est la Vérité de Dieu en personne, “venu dans le monde pour rendre témoignage à la Vérité” (Jn 18.37). Une grande partie des enseignements donnés par Jésus analyse l’emprise exercée par l’amour du pouvoir, l’orgueil des réussites, le besoin de s’enrichir, les compromissions avec l’opinion publique, la faiblesse devant les épreuves, le manque d’endurance, les infidélités à l’amour.

Jésus apparaît comme libéré de ces limites humaines.La manière dont il affronte l’opposition, le rejet, l’injustice de sa condamnation, les souffrances qu’on lui  impose, la mort sur la croix prouve à l’évidence que Jésus était un homme souverainement libre, maîtrisant les mouvements spontanés de notre nature. Il est l’Homme. Tellement libre qu’il peut libérer, tellement sans péché qu’il peut délier de tout péché, si plein d’amour qu’il peut renverser les murs de haine.


Ses disciples ne manqueront pas de le dire sur tous les tons. “Jésus est devenu pour nous...justice, sanctification, rédemption” (1 Cor 1.30) dit Paul. : “En lui; nous avons la rédemption et le pardon des péchés” ( Col.1.14) .

Pierre invite les chrétiens à méditer:”Vous savez que ce n’est pas p ar des choses  périssables - argent ou or - que vous avez été affranchis  de votre conduite futile, celle que vous teniez de vos ancêtres, mais par le sang précieux du Christ, comme par celui d’un agneau sans défaut et sans tache” (1 Pierre 1.18-19)

En rappelant l’agneau pascal, immolé et mangé à la hâte avant de prendre la route de la liberté sous la conduite de Moïse,  Pierre, en bon Juif imprégné des grandes leçons de l’histoire sainte, affirme clairement que la mort de Jésus inaugure un nouvel exode, la sortie de tout esclavage pour ceux et celles qui croient en Jésus, Premier-né d’un Peuple libéré, nourriture pour sa marche vers le Royaume de Dieu.

Paul insiste sur la résurrection :”Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés” (1 Cor 15.17) Evidemment, si le Christ n’a pas dépassé la mort, s’il ne l’a pas vaincue, il ne peut en libérer personne. Il reste au niveau des mortels, même si sa mort prouve une liberté supérieure. Paul témoigne donc qu’il a vu le Christ bien après sa mort sur la croix, que Pierre et les Douze aussi l’ont vu, ainsi que 500 frères” (1 Cor 15.6-8). Il témoigne de la liberté intérieure reçue de l’Esprit qui a ressuscité Jésus. Il interpelle la mort : “O mort, où est ta victoire? Le mort a été engloutie dans la victoire” du Christ sur la mort. (1 Cor 15.53)

Jésus , à trois reprises, avait annoncé sa victoire sur la mort,sa résurrection le troisième jour.

Ses disciples gardent l’intime conviction qu’ils participeront à cette victoire dans la mesure où ils choisiront comme sauveur et libérateur ce Jésus qui est mort à cause du péché et ressuscité pour que les humains deviennent des justes, des personnes affranchies de leurs dépendances, des pécheurs que Dieu ne cesse de délier.

Un grand souffle de liberté parcourt la Bible. Il atteint en Jésus-Christ, libérateur, le sommet dont il ne redescendra jamais .”Jésus , fils de Dieu, sauveur, libère-moi de tout mal”.
















Liberté


Etat d'une personne libérée de la servitude pour une vie de bonheur et de satisfaction impossible avant. Dans l'Ecriture, cette idée devient un concept théologique d'une grande portée.


La liberté d'Israël


Lors de l'Exode, Dieu libéra Israël de l'esclavage en Egypte pour qu'il le serve comme peuple de l'alliance (Exode 19:3ss). C'était le don gratuit de Dieu, et lui désobéir conduirait à perdre cette liberté; Dieu exprimerait son jugement à l'égard de son peuple par un désastre national et l'esclavage (Deutéronome 28:25,47ss). La liberté vient donc de l'affranchissement de l'esclavage des puissances qui s'opposent à Dieu, en vue d'accomplir ses desseins; il libère les hommes en les amenant à le servir lui-même (Exode 19:4). Esaïe appelait de ses voeux une liberté nouvelle lorsqu'Israël serait délivré de la captivité à Babylone; ce serait alors l'expérience d'une communion nouvelle et joyeuse avec Dieu (Esaïe 35:3ss; 43:14-44:5). Les Israélites qui devenaient esclaves en raison de leur pauvreté ne devaient donc pas être traités comme l'étaient les esclaves étrangers; tous les sept ans, ils devaient être libérés en souvenir de l'Exode (Deutéronome 15:12ss).


La liberté chrétienne


La notion est développée dans le NT. Le Christ commença son ministère en annonçant une libération (Luc 4:16ss), mais il ignora les efforts des zélotes pour libérer la nation du pouvoir romain et déclara en revanche qu'il venait pour libérer les hommes de l'esclavage de Satan et du péché (Jean 8:34ss). Exorcismes et guérisons faisaient partie de cette oeuvre (Marc 3:22ss; Luc 13:16) Paul insiste beaucoup sur le fait que le Christ libère maintenant les hommes des forces destructrices du péché qui conduit à la mort spirituelle (Romains 6:18ss), de la loi comme système incapable de sauver (Galates 4:21ss), des puissances démoniaques du péché qui demeure en nous et de la mort physique (Romains 7:14,23s.; 8:18ss). Ceux qui sont ainsi libérés reçoivent l'Esprit de Dieu et sont adoptés comme ses enfants (Galates 4:5ss; Romains 8:15). La réponse qui convient à cette offre de liberté est de se faire volontairement le serviteur de Dieu (Romains 6:17ss) et des hommes (1 Corinthiens 9:1ss). Dans sa lettre aux Galates, Paul a mis l'accent sur le fait que le chrétien est libéré de l'obligation imposée par l'AT d'accomplir certains rites comme la circoncision parce que la foi en Christ est le seul chemin qui conduise au salut.


Le libre arbitre


La Bible présuppose partout que les hommes sont capables, moralement et psychologiquement, de choix volontaires. Elle n'affirme ni ne nie, semble-t-il, que les actions futures des hommes sont indéterminées, et donc imprévisibles, mais elle laisse entendre que Dieu connaît toutes choses à l'avance. Théologiquement, cela implique que personne ne peut obéir à Dieu sans avoir été d'abord libéré du péché par la grâce de Dieu.


A ce sujet, voir PRÉDESTINATION; PROVIDENCE; RÉGÉNÉRATION.

Voir aussi LOI.


Rédemption


La rédemption est la délivrance d'un mal ou de l'esclavage par le versement d'un prix ou d'une rançon. Dans le monde ancien, les prisonniers de guerre ou les esclaves pouvaient retrouver leur liberté par un tel paiement. Selon la loi de l'AT, le propriétaire d'un animal dangereux pouvait être exécuté si l'animal blessait quelqu'un à mort, mais il obtenait la vie sauve en versant une rançon. L'idée a été reprise par les premiers chrétiens pour décrire l'oeuvre du Christ qui a donné sa vie « en rançon pour beaucoup » (Marc 10:45). Les hommes pécheurs sont esclaves du péché (Jean 8:34); pour eux, la mort est la seule perspective possible (Romains 6:23). La croix du Christ est le prix payé pour affranchir les esclaves, pour obtenir la libération des prisonniers condamnés. Dans l'AT, où il est dit que Dieu a racheté son peuple de l'Egypte, Dieu s'est engagé lui-même par des actes précis pour délivrer son peuple. Le mot du NT pour cette rédemption apparaît dix fois seulement (il existe un autre terme qui évoque une simple délivrance sans contrepartie payée). Le prix est le sang versé du Christ (Ephésiens 1:7; cf. 1 Corinthiens 6:9s.). La réponse du chrétien à ce don gratuit est une vie au service du Christ, qui ne se soumet plus à l'esclavage du péché (Galates 5:1).